Cancer du sein : vers un nouveau traitement prometteur ?

Des scientifiques ont découvert comment les cellules de ce cancer partent hiberner dans d’autres organes et risquent ainsi de revenir d’une façon plus agressive.

Le cancer du sein est le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes. Il est également plus sournois que certains le pensent. Mardi, la revue Nature Communications a présenté la récente découverte de scientifiques qui pourrait, à terme, permettre de battre davantage cette maladie. Ils sont parvenus à identifier par quel mécanisme certaines cellules responsables du cancer du sein migraient dans d’autres organes pour hiberner pendant un temps et réapparaissaient par la suite avec une force les rendant encore plus dangereuses. L’étude comporte un volet prometteur. Des expériences sur des cellules humaines et des souris ont prouvé que la désactivation de ce mécanisme, par médicaments ou manipulation génétique, paralysait ces cellules et entravait leur capacité à se multiplier.

Cette découverte ouvre des perspectives dans les thérapies contre ce cancer. Quelque 90 % des cancers du sein donnent lieu à des métastases, avec la migration des cellules cancéreuses vers d’autres régions du corps. Elles peuvent rester alors endormies, parfois des décennies, là où elles ont trouvé refuge. « Nos résultats montrent que les cellules du cancer du sein peuvent survivre, non détectées, chez des patientes pendant de longues périodes en utilisant un processus cellulaire appelé autophagie », a expliqué à l’AFP l’un des auteurs, Kent Hunter, chercheur à l’Institut national du cancer américain, en banlieue de Washington.

Des cellules dormantes échappant aux traitements actuels

L’autophagie consiste pour une cellule à s’autodétruire partiellement pour survivre dans un environnement stressant et pauvre en nutriments. « Beaucoup des traitements anticancéreux traditionnels sont conçus pour viser les cellules qui se divisent. Les cellules dormantes, cependant, ne se divisent pas activement ou fréquemment », a ajouté le scientifique. Le fait qu’elles se cachent ailleurs dans le corps leur permet d’échapper à des traitements localisés, comme ceux par radiothérapie. Pour leur expérience, les chercheurs ont injecté des cellules dormantes à des souris. La moitié des rongeurs recevait un médicament inhibant l’autophagie, l’autre moitié un placebo.

Dans une autre expérience, ils ont altéré le gène qui contrôle l’autophagie. L’une comme l’autre approche a « considérablement » réduit la survie des cellules cancéreuses et leur multiplication, conclut l’étude. Les cellules ne pouvant recourir à l’autophagie accumulent en effet les toxiques et endommagent leur mitochondrie, source de leur énergie. Avant d’arriver à un traitement, il faudra faire des essais cliniques sur l’homme, à l’issue incertaine, a toutefois souligné Kent Hunter.

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