Cancer du sein: Le test « Oncotype » permettra de réduire de 40% la chimiothérapie (Dr Faouzi Habib)

L’Oncotype, un test diagnostic moléculaire utilisé dans certains cancers du sein, permettra de réduire de 40% les cas nécessitant une chimiothérapie, de limiter les effets de la toxicité sur le corps des patients et par conséquent de générer des économies, a affirmé, samedi à Tanger, le président du cours supérieur franco maghrébin de sénologie, Dr Faouzi Habib.

"L’Oncotype coûte malheureusement très chère au Maroc, mais il est d’une très grande utilité dans certains cas. 40% des cas ne subiront plus de chimiothérapie, grâce à ce test qui indiquera que la chimio ne servira à rien ce qui permettra aux patients d’échapper à une toxicité importante ainsi qu’aux coûts des séances chimiothérapie", a confié à la MAP, M. Habib, en marge de la cérémonie de clôture de la 14ème édition du cours supérieur franco maghrébin de sénologie, tenue les 6 et 7 octobre à Tanger.

Cette manifestation scientifique, qui a réuni plus de 350 médecins, spécialistes en oncologie, chirurgiens et généralistes venus de plusieurs pays maghrébins et européens, a été une occasion pour débattre notamment de la nouveauté dans les traitements conservateurs du sein, notant que ce dernier pourra être conservé dans les stades 1, 2 et 3 et ceci va améliorer la psychologie de la femme de 70%.

"Malheureusement certains médecins continuent de travailler à l’ancienne et enlèvent tout le sein ce qui provoque beaucoup d’incidents surtout chez les jeunes femmes, le plus répandu étant le +gros bras+ [NDLR: gonflement provoqué par le ralentissement ou le blocage de la circulation de la lymphe], et ça joue énormément sur la psychologie de la femme", a précisé l’oncologue.

Cette rencontre, a-t-il noté, "s’est assignée pour principal objectif de former les chirurgiens participants à une nouvelle technique chirurgicale avec la greffe de ganglions sains, qui a réussi à réduire le volume du bras de 63%", mettant en avant le rôle que joue la radiothérapie dans le traitement du cancer de la prostate, mais surtout dans les cas de cancer du sein.

En ce qui concerne la personnalisation des soins, M. Habib a assuré que "chaque individu est différent de l’autre, mais malheureusement les protocoles de chimiothérapie étaient pareils pour tout le monde et depuis 4 ans la personnalisation des soins a été adoptée, ce qui a permis d’éviter des traitements excessifs à ces personnes", invitant les cabinets de radiologie à se doter de mammosynthèses, pour accompagner l’évolution de l’imagerie.

Pour sa part, Dr Daniel Serin, cancérologue et l’un des fondateurs de ce cours, a souligné que cet événement scientifique d’envergure est l’occasion pour les jeunes praticiens de s’informer des nouvelles pratiques en matière de traitement du cancer du sein et d’échanger au sujet des défis actuels liés au domaine.

Ce cours ambitionne également de contribuer au renforcement de la qualité des soins dans le monde en général, et au Maroc en particulier en mettant l’accent sur l’humanisation des techniques de traitement.

Cette manifestation, organisée sous l’égide du ministère de la Santé, a été ponctuée de débats sur plusieurs thématiques, dont "le rôle de la plasticité cellulaire radio-induite dans la radiorésistance des cancers du sein", "les traitements du cancere du sein métastatique; à quel moment faut-il savoir s’arrêter?", "la chirurgie du cancer du sein peut-elle se faire en ambulatoire?", "mastectomie prophylactique préventive".

Ces panels ont été animés par des médecins et des spécialistes en oncologie venus de plusieurs pays, dont la Tunisie, la France, l’Italie et le Maroc.

Atlasinfo avec MAP

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