"Je pense être en mesure de présenter" vendredi "ma proposition de texte final", pour une adoption directe en séance plénière, avait pourtant affirmé le ministre, à la veille de la clôture des travaux prévue initialement à 18h. Le texte présenté jeudi soir "tranche sur plusieurs options" mais "quelques points spécifiques restent entre crochets" et ne sont donc toujours pas réglés. Il s’agit des "plus complexes", a reconnu le ministre des Affaires étrangères, président de la COP21, Laurent Fabius, en citant "la différenciation (le partage des efforts entre pays développés et les autres, ndlr), les financements et l’ambition" de l’accord. "Il reste à faire les derniers mètres et comme dans un marathon, ce sont souvent les derniers mètres qui sont les plus compliqués", a-t-il ajouté.
Les premières réactions des ONG étaient plutôt positives tout en regrettant des "reculs". Elles sont satisfaites de voir figurer dans le projet une limite du réchauffement maximal de la planète "bien en-deçà" de 2°C par rapport au niveau préindustriel, comme de voir mentionner "la poursuite des efforts pour limiter la hausse à 1,5°C. Cette limite de 1,5°C est une revendication de plus de cent pays, en particulier les États insulaires, menacés de disparition par la hausse du niveau des océans. Sur l’ambition de l’accord, les ONG sont en revanche plus négatives, jugeant les dates de révision des plans de réduction des émissions de gaz des Etats "trop tardives" pour respecter la limite des 2°C.
Les pays se sont entendus en 2009 sur l’objectif de +2°C mais leurs engagements pour limiter les émissions, pris en vue de la COP21, conduisent la planète vers un réchauffement de +3°C. Les ministres devaient se retrouver peu avant minuit pour plancher sur le nouveau texte et reprendre les tractations entre délégations.