COFACE : l’Algérie continue de figurer parmi les pays à risque élevé

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (COFACE) a attribué la note C (risque élevé) à l’Algérie dans la nouvelle carte des évaluations pays de janvier 2018, critiquant les choix économiques du gouvernement algérien.

En 2018, l’économie devrait continuer à ralentir, souligne l’expert en assurance-crédit internationale pour l’entreprise, précisant que la reconduite des quotas dans le cadre de l’accord OPEP devrait limiter la croissance du secteur pétrolier déjà pénalisée par le manque d’investissement et l’arrivée à maturité de certains champs.

La COFACE rappelle aussi qu’en vue de financer le déficit, le gouvernement algérien a voté en septembre 2017 une nouvelle loi cadre permettant à l’État et ce pour une durée de 5 ans d’emprunter directement auprès de la banque d’Algérie, faisant observer que cette méthode de financement aura pour conséquence une hausse des pressions inflationnistes domestiques alors que les barrières à l’importation tendent à accroître le prix des produits étrangers.

Par ailleurs, la situation budgétaire continue de souffrir des conséquences de la baisse du prix du pétrole, poursuit la même source, expliquant que le déficit public reste à deux chiffres.

Le déficit public devrait rester conséquent en 2018, relève l’analyse, notant que la loi de finance témoigne d’une inflexion dans la politique budgétaire du gouvernement faisant suite au changement successif de premiers ministres au cours de l’année précédente.

Le plan de consolidation budgétaire adopté en 2016 et devant permettre sur trois ans une baisse du déficit public basée sur une réduction des dépenses d’investissement a été mis de côté, fait observer la COFACE, estimant que la légère hausse du prix du baril au-dessus de 50 dollars et l’augmentation des exportations ne compenseraient pas la politique expansionniste du gouvernement.

"Le déficit public devrait être financé directement par des emprunts effectués auprès de la banque centrale. La dette publique devrait augmenter en conséquence mais le principal risque de cette politique serait la hausse de l’inflation", prévient la COFACE qui rappelle que les comptes extérieurs de l’Algérie demeurent fortement déficitaires depuis 2015.

Les réserves de change continuent de s’éroder et devraient passer sous la barre des 100 milliards USD en 2018, selon la même source.

Le ralentissement profond que traverse l’Algérie commence à avoir des répercussions sur le plan social ce qui conduira le gouvernement à poursuivre sa politique généreuse de transferts sociaux au détriment de la consolidation budgétaire, fait observer l’analyse, soutenant que les récentes déclarations de la Sonatrach visant à exploiter les gisements de gaz de schiste dans certaines parties du sud algérien pourraient faire renaître des poches de contestation sociale.

Parmi les points faibles de l’Algérie, la COFACE cite en particulier la forte dépendance aux hydrocarbures et les problèmes d’utilisation de cette rente, les lignes de fracture entre le pouvoir et la population, le taux de chômage des jeunes élevé, le poids excessif du secteur public et les lourdeurs bureaucratiques, ainsi que les faiblesses du secteur financier et un environnement des affaires problématique.

Atlasinfo avec MAP

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