CEDEAO-Le roi Mohammed VI: la situation sécuritaire au Mali parmi les priorités de la diplomatie du Maroc

Le Maroc continuera d’ériger la situation sécuritaire au Mali parmi les priorités de sa diplomatie, indissociable, à ses yeux, de celle prévalant dans toute la région, a dit le roi Mohammed VI dans un message adressé à la 42ème session ordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, qui se tient à Yamoussoukro.

CEDEAO-Le roi Mohammed VI: la situation sécuritaire au Mali parmi les priorités de la diplomatie du Maroc
Dans ce message, lu mercredi par le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, le Roi a relevé que la crise aigüe qui secoue le Mali apporte la preuve éclatante de l’inefficacité avérée des approches partielles, des démarches sélectives ou encore, des ripostes parcellaires, face à une réalité complexe, multidimensionnelle et menaçante pour toute la région.

A contrario, a fait observer le souverain, cette crise illustre la pertinence de la stratégie globale et de l’action collective auxquelles le Maroc n’a cessé depuis des années d’appeler.

Il a félicité vivement la CEDEAO pour son engagement pionnier aux côtés du Mali, son appréciation globale, juste et pertinente de la situation, sa mobilisation énergique à l’échelle internationale et ses capacités à réagir promptement malgré ses nombreuses contraintes logistiques et budgétaires.
Le roi Mohammed VI a toutefois estimé que l’Organisation ne pourra objectivement accomplir cette mission historique sans un soutien politique, financier et logistique conséquent et approprié.

A ce propos, il a assuré que le Maroc continuera à assumer pleinement ses responsabilités tant à l’échelle bilatérale comme voisin solidaire, qu’à l’échelle internationale, comme partenaire pour la paix et la sécurité dans la région.

"Partisan d’une réponse globale à une menace globale, et fervent défenseur de l’approche prônée par votre sous-région, Mon pays ne ménagera aucun effort pour continuer de soutenir le peuple malien frère, en cette période particulièrement délicate et tourmentée de son histoire" et "entend ainsi poursuivre son action multiforme, en étroite concertation avec la CEDEAO et avec les Nations Unies", a souligné le souverain.

Après avoir rappelé l’octroi par le Maroc d’une aide humanitaire d’urgence pour alléger les souffrances de milliers de Maliens déplacés au Sud ou réfugiés en Mauritanie, au Niger et au Burkina Faso, il a affirmé que le Maroc demeure extrêmement attentif à la situation humanitaire préoccupante prévalant dans le pays.

En matière de soutien au développement, a poursuivi le Roi, le royaume entend renforcer sa coopération technique traditionnelle avec le Mali, au regard des besoins pressants et nouveaux de ce pays, sur les plans socio-économique et de la formation, indiquant que le Maroc soutiendra le nécessaire processus de réconciliation nationale au Mali, ouvert à toutes les sensibilités du pays qui s’engagent, sans violence armée et sans conditions, à respecter l’intégrité territoriale.
Le Maroc, a souligné le souverain, souhaite, en particulier, appuyer, dans le strict respect de la pleine souveraineté du Mali et du libre choix des Maliens, les travaux de la "Commission Nationale de Dialogue et de Réconciliation", prévue à cet effet.

Il a fait observer à cet égard que l’approbation par tous les acteurs maliens du modèle à construire, des étapes à franchir et des modalités à mettre en œuvre, est d’une importance capitale puisqu’elle permettra non seulement le dépassement des crispations et des contentieux d’hier, exaspérés par les ressentiments et les rancœurs d’aujourd’hui, mais suscitera également la construction, sur une base apaisée, unitaire et pérenne, d’une nouvelle gouvernance nationale, politique et territoriale, adaptée aux réalités géographiques, économiques et culturelles des différentes régions du pays.

Le Roi a fait valoir que les efforts de la CEDEAO ont nourri la réflexion internationale et déterminé la position du Conseil de Sécurité sur cette question, ajoutant que la mobilisation de l’organisation aux côtés des forces françaises, maliennes et tchadiennes, a contribué à la libération de territoires et villes du Nord-Mali et favorisé l’accélération de la mise en œuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité, dans sa triple dimension, politique, sécuritaire et humanitaire.

Il a souligné qu’au moment où le règlement de la crise malienne est entré dans une phase opérationnelle, nouvelle et différente, la CEDEAO est encouragée à poursuivre ses actions de médiation, de facilitation, de protection et de stabilisation post-conflit.
Il s’agit d’accompagner le Mali, pays souverain, dans la réalisation de sa "Feuille de Route de Transition", et dans l’accomplissement des différents objectifs définis par le Conseil de Sécurité, a expliqué le Souverain.

Evoquant les agissements des groupes armés obscurantistes au Mali, qui ont exploité, l’année écoulée, les fragilités croissantes de l’Etat pour s’emparer de tout le Nord du pays, asservir sa population à "des lois et des règles" barbares, totalement étrangères aux pratiques musulmanes séculaires et s’adonner à des trafics transnationaux – d’armes, de drogues, de flux financiers illicites et de migrants, le souverain a déploré la transformation par ces groupes du Nord-Mali en une zone de non-droit, véritable sanctuaire de multiples groupes terroristes.

La menace que ces groupes représentaient pour la région, surtout après leur offensive militaire engagée vers le Sud, le 10 janvier dernier, a rendu nécessaire l’implication de la Communauté Internationale, qui avait, quelques jours auparavant, arrêté dans la résolution 2085 du Conseil de Sécurité, une stratégie claire et articulée, devant permettre au Mali de recouvrer sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale et de rétablir son ordre constitutionnel.

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