Brigitte Bardot vent debout contre les Quick halal

La pasionaria des animaux menace de poursuivre la France pour non-respect du règlement européen si Quick devient la première sandwicherie halal de France.

Bon courage à la chaîne de restauration rapide Quick, désormais dans la ligne de mire de Brigitte Bardot. La plus farouche des opposantes à l’abattage rituel en France part en guerre contre l’enseigne Quick, aux mains du groupe Bertrand, à qui l’on prête l’ambition de devenir la première chaîne de restauration halal de France. La star vient d’écrire à François Hollande pour lui demander d’intervenir auprès du groupe afin qu’il renonce à son éventuel projet. « C’est un scandale, une véritable prise en otage des consommateurs qui se verront imposer une viande issue d’animaux égorgés à vif, dans une ignoble souffrance, avec les risques sanitaires que l’on connaît ! » écrit Brigitte Bardot au président de la République, avec lequel elle avouait jusqu’ici entretenir plutôt de bonnes relations. Il y a un an, la star expliquait qu’elle se ne gênait pas pour l’appeler régulièrement afin de le sensibiliser à ses différents combats.

Plainte devant la Commission

Si elle n’est pas entendue, BB menace d’aller plaider sa cause devant la Commission européenne. Elle s’appuie notamment sur un règlement du Conseil qui autorise les États membres à déroger à l’obligation d’étourdissement, mais uniquement pour les animaux destinés aux fidèles de certains cultes religieux. « Si l’enseigne Quick devient 100 % halal alors elle ne peut nullement bénéficier de cette dérogation, sauf à démontrer que ses clients sont 100 % musulmans pratiquants », explique Bardot. En clair, le règlement répond à une demande, mais il ne peut être détourné pour créer une offre massive…

La star rappelle également que les autorités musulmanes ne seraient pas contre un étourdissement préalable, à condition qu’il ne soit pas mortel. « Il y a maintenant plus de dix ans, le recteur de la Grande Mosquée de Paris m’assurait que rien, dans le Coran, ne s’oppose à l’étourdissement des bêtes avant leur abattage. Depuis cette rencontre encourageante, je ne cesse de demander aux autorités de mon pays d’agir pour ne plus tolérer l’intolérable. » Sur ce point, François Hollande ne souhaite pas, pour l’instant, remettre en cause le droit d’abattage rituel des animaux pour les cultes israélites et musulmans. Et ce, même si une grande partie de la viande halal se retrouve ensuite sur le marché général, sans étiquetage spécifique, nourrissant bon nombre de controverses.

« Insensibiliser les bêtes avant leur mise à mort est un minimum, c’est même un devoir envers des êtres sensibles, voués au sacrifice », explique Bardot, au-delà de toute polémique religieuse. « Nous n’allons pas débattre pendant des décennies encore de l’abattage rituel. Il n’a fallu que quelques semaines au ministre danois de l’Agriculture pour interdire, dans son pays, l’abattage des animaux sans étourdissement préalable… Qu’attend la France ? »

Un marché annuel de 6 milliards

De son côté, le groupe Bertrand, propriétaire de Burger King et qui vient de mettre la main sur la marque Quick, précise que la transformation de cette dernière en chaîne halal n’est pas du tout décidée, contrairement aux annonces faites. Sur les 500 restaurants Quick, seulement 25 sont halal et le resteront. Pour les autres, une réflexion est en cours. Mais le marché halal reste très porteur et prometteur en France. Avec un chiffre d’affaires estimé à environ 6 milliards d’euros et une croissance annuelle à deux chiffres, il aiguise en tout cas bien des appétits…

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