Brésil: Des roses pour soutenir la présidente Dilma Rousseff

Des centaines de femmes avec des bouquets de roses se sont rassemblées, mardi soir devant le Palais du Planalto (siège de la présidence) pour exprimer leur soutien à la présidente Dilma Rousseff, menacée de destitution pour avoir maquillé les comptes publics pour les améliorer artificiellement.

Selon la police, près de 400 personnes ont pris part à cette action visant à a dénoncer la misogynie et le sexisme dont a été victime la première présidente de l’histoire du Brésil lors du vote de la chambre de députés en faveur de sa mise en accusation devant le Sénat.

La présidente a reçu un groupe de ces femmes venues la soutenir, en soulignant l’importance et la force des femmes brésiliennes.

"Je pense qu’il y a certaines personnes qui tentent de déprécier, d’abaisser et d’écarter les femmes en croyant qu’elles n’ont pas la force de résister à la pression. C’est absurde et je me rebelle contre cette forme de pensée », a-t-elle déclaré à cette occasion. Les manifestantes portant des bouquets de roses de différentes couleurs scandaient des slogans comme « Dilma reste », « Ensemble pour la démocratie», « les comploteurs et les fascistes ne passeront pas", et "les femmes unies ne seront jamais vaincues".

Lors d’une conférence de presse au courant de la journée avec des représentants de la presse étrangère, la présidente a estimé qu’elle a fait l’objet d’une grande misogynie de la part des députés de la chambre basse du Congrès national lors du vote de dimanche, en faisant des commentaires déplacés à son encontre.

Parmi ces commentaires, la présidente a particulièrement dénoncé les propos d’un député qui a rendu hommage à un ancien tortionnaire sous la dictature militaire, qu’il a qualifié de « terreur de Dilma Rousseff" ou encore l’utilisation d’expressions péjoratives comme « Tchau Querida » (au revoir ma chérie).

L’évocation du nom du Colonel Carlos Alberto Brilhante Ustra, décédé en 2015, était particulièrement cruel pour la présidente, ancienne guérillera emprisonnée et torturée sous la dictature, qui a qualifié de « lamentable » que quelqu’un rende hommage au « plus grand tortionnaire que le Brésil ait connu», en estimant que des « attitudes comme ça n’existeraient pas avec un président homme".

Entre temps, le président du Sénat Renan Calheiros a indiqué qu’un comité spécial sera désigné vendredi prochain en vue de statuer sur la demande de destitution et sera installé mardi prochain.

Un vote à majorité simple des sénateurs (41 sur 81), prévu en mai, suffirait écarter la présidente pouvoir pendant au maximum six mois en attendant le jugement final pour "crime de responsabilité".

Selon les quotidiens brésiliens comme « Folha de S. Paulo » l’avis du Sénat concernant la destitution de la présidente n’est qu’une formalité et il y a de grandes chances que la présidente soit écartée permettant ainsi au vice-président de gouverner le pays par intérim jusqu’à la tenue des élections générales en 2018.

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