Boubakeur boycotte le dîner du Crif, fâché contre Cukierman
Roger Cukierman a déclaré que le successeur du recteur Boubakeur à la tête du CFCM, Anouar Kbibech, était « beaucoup plus dynamique, ouvert » que son prédécesseur.
Le 18 janvier déjà, lors d’une réunion des Amis du Crif, le responsable de la vitrine politique du judaïsme français avait estimé qu’Anouar Kbibech parlait « beaucoup plus clair » que Dalil Boubakeur, en disant avoir « vraiment le sentiment que les choses ont changé » au CFCM. « Ces propos réitérés traduisent une acrimonie de la part de M. Cukierman », a déclaré à l’Agence France-Presse Slimane Nadour, porte-parole de la Grande Mosquée de Paris, qui ne sera pas représentée au 31e dîner du Crif.
« Une petite mise au point s’imposait »
Anouar Kbibech sera de son côté présent au rendez-vous annuel du Crif. L’an dernier, Dalil Boubakeur, alors président du CFCM, avait déjà boycotté, avec l’ensemble des membres de son bureau, le dîner du Crif, pour protester contre une déclaration de Roger Cukierman attribuant « toutes les violences » antisémites aux « jeunes musulmans ». Les deux hommes avaient semblé enterrer la hache de guerre le lendemain sur le perron de l’Élysée.
Ils y avaient été conviés par François Hollande afin de délivrer un « message de rassemblement » et éteindre la polémique, qui soulignait la complexité du dialogue entre juifs et musulmans de France, sur fond d’attentats djihadistes et d’antisémitisme persistant.
« La Grande Mosquée de Paris et sa fédération nationale ont pour leur part toujours oeuvré pour le respect, le dialogue et la fraternité avec la communauté juive de France », assure l’institution liée à l’Algérie dans un communiqué transmis lundi. Après les nouveaux propos de Roger Cukierman, « on ne veut pas polémiquer, mais une petite mise au point s’imposait », a assuré son porte-parole.