Bobigny: deux femmes et deux fillettes meurent dans l’incendie

L’incendie qui s’est déclaré jeudi soir au premier étage d’une tour HLM de Bobigny (au nord de Paris) a coûté la vie à une femme, ses filles de trois et huit ans et une habitante de 25 ans, décédée vendredi.

L’hypothèse d’un accident est pour l’heure privilégiée, ont indiqué à l’AFP une source proche du dossier et le maire (UDI) de Bobigny Stéphane de Paoli.

Les trois premières victimes avaient été trouvées mortes jeudi soir au premier étage par les pompiers, dans l’ascenseur ou à proximité. Il s’agit d’une femme de 42 ans et de ses filles, a appris l’AFP de sources concordantes.

Le pronostic vital du père, 49 ans, était toujours engagé vendredi en fin d’après-midi. La famille vivait au 18e étage.

Quatre autres personnes ont été blessées, dont des membres de la famille de la jeune femme de 25 ans décédée vendredi des suites de ses blessures, selon une source proche de l’enquête.

D’après la source proche du dossier, des victimes ont pris l’ascenseur pour quitter le bâtiment et se sont trouvées prises au piège quand celui-ci s’est arrêté à l’étage de l’incendie.

Dans un communiqué vendredi soir, la préfecture de Seine-Saint-Denis rappelle la conduite à tenir en cas de feu dans un immeuble: "Ne cherchez pas à évacuer à tout prix: évitez les fumées, n’empruntez jamais l’ascenseur."

La mère et ses fillettes ont été "intoxiquées par les fumées", avait indiqué jeudi soir un porte-parole de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP).

Le parquet de Bobigny a confié l’enquête à la police judiciaire du département.

Le feu a pris vers 21H30 dans une chambre d’un appartement du premier étage de cet immeuble qui en compte 18, dans le centre de la préfecture de Seine-Saint-Denis, en proche banlieue parisienne.

Pris de panique, les habitants de l’appartement se sont précipités dehors en criant à leurs voisins de sortir.

L’incendie ne s’est pas propagé au-delà du premier étage, a constaté une journaliste de l’AFP.

Dans le quartier Paul-Eluard, composé de tours d’une vingtaine d’étages, des habitants manifestaient vendredi leur tristesse et leur colère. Lorsque des élus sont venus s’exprimer devant des caméras de télévision, des locataires ont pris à partie le maire et les représentants du bailleur social Seine-Saint-Denis Habitat.

"Ils viennent que quand la TV est là ou s’il y a des morts", fulmine Zafer. Photo à l’appui, le jeune homme affirme que des tuyaux d’aération sont défectueux et exige des réparations. D’autres se plaignent de la présence de cafards et du manque de sécurité dans les parties communes.

Dans un communiqué, le bailleur affirme que le bâtiment avait fait récemment "l’objet de travaux lourds de réhabilitation de plusieurs millions d’euros" et que ses installations électriques étaient "en bon état".

Seine-Saint-Denis Habitat ajoute qu’une entreprise avait vérifié en novembre "la conformité des installations incendie" qui ont "bien fonctionné" jeudi soir.

Son directeur général, Patrice Roques, a précisé à l’AFP que ses services évaluaient le nombre d’habitants du rez-de-chaussée et du premier étage à reloger. Les locataires des étages supérieurs ont été autorisés à regagner leurs appartements dès jeudi soir.

En quelques mois, plusieurs incendies meurtriers se sont produits en Seine-Saint-Denis.

Le 30 juillet, un feu dans un immeuble d’Aubervilliers avait provoqué la mort d’une femme et de ses trois enfants. Un enfant de 10 ans avait reconnu avoir provoqué le sinistre en jouant avec un briquet et un torchon.

A peine un mois plus tard, toujours dans cette commune populaire, un incendie dans un local commercial – utilisé comme logement par une famille – avait fait un mort et sept blessés graves, dont cinq enfants.

Le 22 décembre, deux hommes sont morts après l’incendie d’un pavillon qu’ils squattaient à Drancy.

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