Blocage d’un des plus grands sites pétroliers en Libye

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé lundi le blocage par un groupe armé de l’un des plus grands champs pétroliers du sud-ouest du pays.

Dans un communiqué publié sur son site internet, la NOC a indiqué avoir décrété l’état de "force majeure" dans le champ d’al-Charara, géré par la compagnie Akakus, une joint-venture entre la NOC, l’espagnol Repsol, le français Total, l’autrichien OMV et le norvégien Statoil.

Le champ d’al-Charara, situé dans la région d’Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli), est l’un des plus grands sites pétroliers de Libye. Il produit 315.000 barils par jour, sur une production globale libyenne de plus d’un million de b/j, selon la compagnie.

Invoqué dans des circonstances exceptionnelles, l’état de force majeure permet une exonération de la responsabilité de la compagnie en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

Ce blocage affectera également la production dans le champs voisin d’al-Fil (73,000 b/j) approvisionné en électricité par al-Charara, a déploré la NOC, mettant en garde contre un manque à gagner de 32,5 millions de dollars par jour.

La compagnie a accusé une "milice" locale qui "prétend appartenir aux Gardes des installations pétrolières" d’avoir occupé le champs.

Les structures pétrolières sont régulièrement la cible notamment d’attaques de groupes armés rivaux ou d’occupations abusives par des tribus ou milices pour des revendications sociales.

D’habitude les blocages de sites pétroliers pour des revendications sociales sont rapidement levés à la faveur de négociations entre les autorités et les tribus locales.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, des habitants du sud ont indiqué depuis l’intérieur du site qu’ils bloquaient le champ pour dénoncer leur marginalisation, l’insécurité et les pénuries d’essence, d’électricité et d’argent dans leur région.

La NOC a exigé le départ "immédiat et sans condition" de ces hommes armés qui occupent le site, soulignant qu’elle n’avait "nulle intention d’engager des négociations (…) avec ces miliciens".

"Il faut que ces milices évacuent le champ immédiatement", a déclaré le chef de la NOC, Moustafa Sanalla.

Il a néanmoins affirmé la solidarité de la NOC avec les revendications des populations du sud libyen tout en soulignant qu’il ne fallait pas permettre que "des criminels exploitent leurs malheurs pour leurs propres intérêts".

Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le Gouvernement d’union nationale (GNA, basé à Tripoli) et reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle installé dans l’est et soutenu par le puissant maréchal Haftar.

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