Bertrand appelle Macron à « changer » face à l' »islam politique »

Le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (ex-LR) a appelé le chef de l’Etat à "changer" face à "l’islam politique", en mettant en garde contre des risques d’"affrontement", ce à quoi Christophe Castaner a répondu, assurant "agir" "sur tous les fronts".

"J’appelle à une offensive républicaine" contre "l’islamisme qui gangrène notre pays", a affirmé dans le JDD M. Bertrand, pour qui "l’islam politique est un danger majeur qui remet en question les fondements de notre société".

"Mais cela n’a clairement pas été la priorité d’Emmanuel Macron jusque-là", a déploré M. Bertrand, selon qui "nous avons perdu deux ans".

Emmanuel Macron avait appelé mardi "la Nation tout entière" à "faire bloc" pour combattre "l’hydre islamiste", lors d’un hommage aux quatre fonctionnaires tués par un de leurs collègues au sein de la préfecture de Paris.

Pour Xavier Bertrand, "jusqu’à cette semaine" le chef de l’Etat "ne mesurait pas à quel point la situation est grave et que les intégristes ont une stratégie claire : provoquer une guerre des civilisations".

Mais "on est en guerre, monsieur le Président. Alors il faut changer", a lancé M. Bertrand, qui refuse "comme Manuel Valls" le "principe d’excuse sociale".

"Nous sommes en guerre contre le terrorisme islamiste, il faut donc un budget de guerre", a-t-il ajouté, en fustigeant les "contradictions", la "faiblesse" et "l’inconscience" du gouvernement.

Un an après les propos de Gérard Collomb -"on vit côte à côte, je crains que demain on ne vive face à face" dans les quartiers-, M. Bertrand a regretté que l’ancien ministre de l’Intérieur n’ait pas pris "des mesures pour éviter ce face-à-face".

"Un jour, des gens ne supporteront plus de baisser la tête en rentrant chez eux. Les affrontements sont programmés si on n’agit pas de façon très ferme et résolue", a-t-il mis en garde.

Parmi les solutions, M. Bertrand a évoqué l’idée de "bloquer techniquement" les contenus haineux sur internet, voire "une amende qui peut s’élever à plusieurs millions" pour les plateformes refusant d’agir.

"Il faudra compléter la Constitution" pour préciser que les partis "doivent respecter, aussi, le principe de laïcité", a ajouté M. Bertrand, partisan d’interdire les listes communautaristes.

Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner lui a répondu dans une tribune publiée sur Facebook. "Certains responsables des Républicains – ou qui s’en réclament – et dernièrement encore Xavier Bertrand accumulent les approximations et les contre-vérités. Ils tentent d’instiller la peur, là où la retenue et l’humilité seraient de rigueur", estime le ministre de l’Intérieur.

Cette "offensive républicaine", "nous la menons", affirme-t-il, assurant que "contre cet Islam dévoyé, (…) dès la première seconde du mandat, nous avons été inflexibles". "Nous agissons sur tous les fronts" et "dans tous les territoires", selon lui.

"En près de deux ans, 199 mesures individuelles de surveillance ont été prises et 7 lieux de culte qui s’étaient changées en école de fondamentalisme, ont été fermées", cite-t-il en exemple. En outre "362 étrangers radicalisés ont été éloignés", "de même que, depuis 2018, 55 étrangers radicalisés sortant de prison", poursuit-il. Quatre imams "prêcheurs de haine" ont été expulsés.

Le ministre souligne que "4 écoles, 9 établissements culturels et associatifs et 129 débits de boisson" ont été fermés depuis 2018 dans des quartiers sensibles, détaillant une lutte menée également "en partenariat avec les maires", avec l’’Education nationale ou le ministère des Sports.

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