Béchir au Caire, deuxième déplacement hors du Soudan depuis le début des troubles

Le président soudanais Omar el-Béchir se rendra dimanche au Caire pour rencontrer son homologue égyptien, son second déplacement à l’étranger depuis le début de manifestations antigouvernementales dans son pays, a rapporté l’agence de presse officielle soudanaise Suna.

"Le président Omar el-Béchir (…) discutera avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi des questions régionales intéressant les deux pays", a indiqué l’agence.

La visite du président Béchir au Caire a été confirmée à l’AFP par l’ambassadeur soudanais en Egypte, Abdel Mahmoud Abdel Halim.

Miné par une crise économique et des pénuries, le Soudan est secoué depuis le 19 décembre par des manifestations quasi quotidiennes déclenchées par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.

Les protestataires appellent au départ du président Béchir, arrivé au pouvoir il y a près de 30 ans, en 1989, à la suite d’un coup d’Etat.

Selon un bilan officiel, 30 personnes ont trouvé la mort lors de ces manifestations, les ONG de défense des droits humains évoquant de leur côté au moins 40 morts et un mouvement d’opposition jusqu’à 50 morts.

L’Association des professionnels soudanais, fer de lance de la contestation contre le président soudanais a appelé samedi à des manifestations nocturnes et à de nouveaux rassemblements dans les jours à venir.

Le président soudanais s’était rendu le 22 janvier à Doha. Le Qatar, un riche émirat gazier du Golfe avait alors apporté son soutien à "l’unité et à la stabilité" du Soudan.

Omar el-Béchir a toujours rejeté toute responsabilité des forces de sécurité dans la mort de manifestants, imputant les violences à des "conspirateurs".

M. Béchir est sous le coup de deux mandats d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité (2009) et génocide (2010) au Darfour.

Le conflit dans cette région de l’ouest du Soudan, qui a diminué en intensité ces dernières années, a fait plus de 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l’ONU.

Vendredi, le principal dirigeant de l’opposition au Soudan, Sadek al-Mahdi, a exprimé son soutien aux manifestations appelant depuis plusieurs semaines au départ du président Béchir.

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