Bayrou dénonce la dérive droitière de Sarkozy
Le candidat centriste François Bayrou a dénoncé samedi la dérive droitière du chef de l’État, Nicolas Sarkozy, et appelé tous ceux qui se reconnaissent dans les valeurs « humanistes » de la France à réagir « au-delà des clivages politiques » pour défendre « l’essentiel ». Le candidat du Modem faisait référence à l’entretien du chef de l’État au Figaro Magazine paru samedi, dans lequel il soumet l’idée d’un référendum sur l’obligation pour les chômeurs d’accepter un emploi. « L’idée, pour gagner des voix, d’un référendum organisé sur le droit des chômeurs, c’est la négation de ce qu’un chef d’État doit à un pays comme la France. Ce ne sont pas les chômeurs qui sont responsables du chômage, ce sont les gouvernants », a-t-il lancé, expliquant qu’un référendum « c’est l’assurance de faire flamber les passions ».
"La République n’abandonne pas les plus faibles: c’est pourquoi elle a construit des sécurités, assurance-maladie, assurance vieillesse, assurance accident du travail, assurance chômage", a-t-il énuméré, dans un discours consacré à la défense du "contrat social" français.
"Or, ce que Nicolas Sarkozy présente comme des "valeurs" sont à mes yeux la négation de celles de la France". "Aucun des présidents de la République précédents n’aurait accepté une telle perspective", a-t-il dit, en dénonçant la chasse dans le "grenier à voix" de l’électorat du FN.
"J’affirme qu’aucun des hommes ou des femmes du centre, même s’ils sont passés à l’UMP, ne peut accepter cela", a-t-il martelé, invitant ainsi tous les déçus du virage à droite de Nicolas Sarkozy à le rejoindre.
S’adressant à Nicolas Sarkozy, François Bayrou a lancé: "Nous sommes la société, nous sommes la civilisation", celle "qui refuse de faire de l’étranger et du chômeur les coupables de nos maux (…), de faire du faible le responsable des mauvais choix des forts".