Ban Ki-Moon, adversaire déclaré du Maroc

Avec le recul, il apparaît clairement que la sortie de Ban Ki-Moon sur le soi-disant Sahara « occupé » par les marocains n’était ni dérapage incontrôlé ni une langue politique qui a fourché sous la pressante hospitalité algérienne. L’homme semblait avoir bien calculée son coup et décidé d’introduire l’ensemble de la région dans une autre équation plus trouble et moins sûre.

Par Mustapha Tossa

Dès le début de cette crise, il y a eu comme une impression que l’homme non familier de ces enjeux était tombé dans un piège tendu par les professionnels de la manipulation d’Alger. Le grand défi pour eux était de lui arracher une posture qui indiquerait la nature et l’orientation des solutions préconisées par les Nations unies pour régler ce conflit. Ce qui a conforté cette approche est l’aveu réel ou feint de l’entourage de Ban Ki Moon qui reconnait que le SG ne maitrisait pas ce dossier. Une simple erreur d’appréciation en somme. Mais cet aveu n’a pas fait long feu. Ban Ki-Moon, en plus de sa légendaire retenue, est connu pour peser ses mots et ses expressions. Sur d’autres crises même moins brulantes, Ban Ki-Moon marche sur des œufs et temporise à l’excès.

Comment se fait-il que sur La Sahara marocain, il puisse brandir le sabre de la rupture et de la confrontation ? Est-il en service commandé? As-t-il choisi en connaissance de cause de lever l’étendard des séparatistes de manière consciente et voulue alors qu’il sait mieux que personne qu’aucun de ses prestigieux prédécesseurs n’avait osé utiliser ce langage de "l’occupation" marocaine comme n’importe quel simple porte parole de la sécurité militaire algérienne.

Lors des tentatives d’explications, voire de réconciliation entre Le Maroc et Ban Ki-Moon, notamment après les rencontres avec le ministre Mezouar ou l’ambassadeur Hilale, les contradictions de communication furent flagrantes. Entre des excuses formulées en privée et une position psychorigidité dans l’expression écrite du secrétariat générale, les contradictions furent flagrante. Cela avait le don de montrer où une dichotomie dans l’approche de Ban Ki-Moon ou une influence maléfique de son entourage. En tout cas, le Maroc vient d’acquérir la preuve irréfutable que Ban Ki-Moon qui mettra toute sa rancune et son hostilité pour polluer la démarche marocaine.

Cette nouvelle donne impose à la diplomatie marocaine un exercice encore plus périlleux dans sa volonté de communiquer sur la solution de l’autonomie. L’homme chargé de tenir le manche de la médiation au sein des Nations uniesest sorti de sa neutralité et a perdu toute sa crédibilité. La nouvelle stratégie marocaine aura à intégrer son hostilité comme un nouveau facteur faisant partie de son combat. Les paris politiques sont ouverts aujourd’hui pour savoir quelle sera l’empreinte et le dimension de cette influence ressentie comme néfaste de Ban Ki-Moon sur le prochain rapport des Nations unies sur Le Sahara prévu en Avril ?.

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