Azoulay rend hommage aux Rois du Maroc qui ont « honoré la mémoire de juifs persécutés et morts » pendant l’Holocauste

M. André Azoulay, conseiller du Roi Mohammed VI , a rendu, mardi à Marrakech, hommage aux trois Rois du Maroc, Feu le Roi Mohammed V, Feu le Roi Hassan II et le Roi Mohammed VI, pour avoir « honoré la mémoire de juifs persécutés et morts » pendant l’Holocauste.

Intervenant à l’ouverture d’une conférence internationale sur les thèmes "l’importance de l’enseignement des leçons de l’Histoire : l’Holocauste et les grandes tragédies de l’histoire" et "Honorer les Justes dans le monde musulman", M. Azoulay a salué l’attitude courageuse et exemplaire, tellement universelle de Feu le Roi Mohammed V, qui a résisté à toute intimidation, a pris une position courageuse et a refusé publiquement de persécuter ses citoyens juifs.

Il a, dans ce cadre, souligné que le Maroc, sous le conduite de Feu le Roi Mohammed V, figurait à la tête des pays arabes qui ont manifesté leur refus de la persécution des juifs durant cette période.

Le Roi Mohammed VI s’inscrit dans la continuité de l’engagement de Feu le Roi Mohammed V et de Feu le Roi Hassan II, a-t-il poursuivi, rappelant le contenu du message adressé par le Roi Mohammed VI aux participants à la Conférence de lancement du projet Aladin, dans lequel le Souverain avait affirmé : "Ma lecture de l’holocauste et celle de mon peuple ne sont pas celle de l’amnésie. Notre lecture est celle d’une blessure mémorielle que nous savons inscrite dans l’un des chapitres les plus douloureux, dans le panthéon du patrimoine universel".

M. Azoulay a aussi mis en exergue la teneur du message royal adressé à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix de la liberté "Martin Luther King Jr-Rabbin Abraham Joshua Heschel", décerné à titre posthume à Feu le Roi Mohammed V, dans lequel le Roi Mohammed VI avait souligné que ce sont des pays comme le Maroc, "au sein du monde arabo-musulman, qui ont su dire non à la barbarie nazie", contribuant "à un peu plus de discernement quand montent les clameurs de l’islamophobie et que se multiplient les amalgames les plus caricaturaux qui nourrissent une culture du rejet, de l’exclusion et du déni du savoir vivre ensemble".

Il a également rappelé le message royal adressé aux participants à la table ronde de haut niveau sur "le pouvoir de l’éducation pour prévenir le racisme et la discrimination : le cas de l’antisémitisme" dans lequel le Souverain avait affirmé que "l’antisémitisme est l’antonyme de la liberté d’expression".

"Je voudrais que chacun présent ici à cette conférence transmette la singularité et l’exemplarité de ce message porté par le Maroc, une terre d’Islam au cœur d’une société marocaine nourrie de grandes civilisations: amazighe, juive et arabo-musulmane", a insisté M. Azoulay.

Cette réalité et ces signaux de solidarité et d’humanisme, venus de terre d’Islam et du monde arabe, restent encore méconnus dans les pays occidentaux, a-t-il déploré, notant que "contre le nazisme, le racisme, le meurtre et la tragédie, la lumière peut venir de terre d’Islam".

M. Azoulay a appelé les participants étrangers à relayer ce message porté par le Maroc, une terre d’Islam qui a reconnu, dans sa nouvelle Constitution, l’apport de toutes les civilisations qui se sont succédé: la civilisation amazighe, la civilisation juive et la grande civilisation arabo-musulmane.

"L’Islam que vous avez connu par les médias et la presse n’est pas celui que vous allez rencontrer dans cette terre", a-t-il dit, relevant que cette religion de la Lumière ne doit en aucun cas être identifiée au négationnisme et aux négationnistes européens.

"Quel autre pays sur la rive Sud de la Méditerranée pourrait prendre cette initiative en organisant cette conférence, qui est un seuil historique, et en appelant les choses par leurs noms dans un discours qui n’est pas celui discret du forum privé, mais dans un espace public", s’est-t-il interrogé, relevant que des centaines de milliers de juifs, avant la Shoah, ont été accueillis et ont trouvé refuge au Maroc.

M. Azoulay a appelé à ne pas succomber aux illusions, aux facilités et aux conforts de l’amnésie et à lire l’Histoire dans sa totalité avec ses pages glorieuses, mais aussi les plus sombres.

Organisée par le projet Aladin, l’Université Mohammed V de Rabat, l’Université Cadi Ayyad de Marrakech en partenariat avec l’UNESCO, cette conférence rentre dans le cadre du projet de la promotion du rapprochement culturel fondé sur la connaissance mutuelle, l’éducation et le respect de l’histoire, la primauté du dialogue et de la recherche de la paix sur la culture de l’affrontement et de la guerre.

Les participants débattront durant deux jours de thématiques se rapportant à "l’enseignement des leçons de l’Histoire, notamment celle de l’Holocauste, peut-elle sauver le monde d’un choc des cultures?", "Récits d’héroïsme: ces musulmans qui ont sauvé des juifs pendant l’Holocauste", "Soixante-dix ans plus tard, le monde a-t-il retenu les leçons de l’Holocauste?", "place des religions dans l’enseignement de l’Histoire et de l’éthique", "Les juifs et les musulmans au Maghreb : une histoire partagée", "Histoire et culture des juifs d’Algérie et de Tunisie" et "la dimension juive de l’histoire et de la culture du Maroc".

Le projet Aladin a été lancé en mars 2009 sous le parrainage de l’UNESCO et depuis lors est soutenu par plus d’un millier d’intellectuels, universitaires et personnalités publiques issus de plus de 50 pays du Moyen-Orient, d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord.

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