Ceux qui en ont les moyens — la nomenklatura et ses parasites — évitent le service de santé algérien, miné par des pénuries récurrentes de médicaments et des pannes chroniques de matériel. Ils se font soigner à l’étranger. En France, l’ardoise médicale due par Alger serait de 20 à 30 millions d’euros. “Portail de la diaspora algérienne”, le site Algérie Network parle d’« un aveu de faillite » : « Cette énième hospitalisation à l’étranger du président repose la question de l’état des infrastructures sanitaires et de la qualité de la médecine en Algérie. Les Algériens, selon leur condition sociale et selon le pouvoir dont ils disposent, ne sont pas égaux même devant la maladie. »
Le Pr Kamel Bouzid, le chef du service d’oncologie au centre Pierre-et-Marie-Curie d’Alger, note que seulement 8 000 des 44 000 nouveaux cas de cancer annuels bénéficient d’une radiothérapie : « Le choix de ceux qui sont traités se fait en fonction de leur statut social. Ceux qui ont les moyens vont en Turquie, au Maroc, en Tunisie ou en France… »
Président du Syndicat national des hospitalo-universitaires, NacerDjidjli n’a pas hésité, dans la presse d’Alger, à se dire révolté : « Tout le monde connaît dans son entourage des gens qui se font transférer à l’étranger pour des bobos. C’est un secret d’État gardé mieux que ceux de la présidence. C’est l’un des scandales de l’Algérie indépendante. » Un de plus…