Au Maroc, une pétition pour le retrait de la loi sur la violence à l’encontre des femmes

La coalition « Printemps de la dignité » sonne le tocsin de la mobilisation pour appeler au retrait de la chambre des conseillers du projet de loi relatif à la lutte contre la violence à l’encontre des femmes.

Narjis Rerhaye (A Rabat)

Depuis quelques jours, la coalition qui regroupe plusieurs dizaines d’associations de défense des droits des femmes fait circuler une pétition appelant au retrait de la loi 13-103 de la chambre haute et ce pour la soumettre à révision par la chambre des députés. Le texte circule massivement sur les réseaux sociaux. Il est également reçu par mail, whatsapp et par SMS. 5000 signatures sont nécessaires pour que les activistes aient gain de cause.

« La nouvelle loi sur l’exercice de la pétition exige 5000 signataires inscrits sur les listes électorales », explique une activiste du « Printemps de la dignité ».

Le temps presse. Sous la coupole des Conseillers, le projet de loi porté par l’islamiste Bassima Hakkaoui est soumis à l’examen à la commission parlementaire de la justice et des droits de l’Homme. Les débats ont déjà commencé. « Le projet de loi relatif à la lutte contre la violence à l’encontre des femmes risque d’être adopté en commission la semaine prochaine », confie une source parlementaire à Atlasinfo.

Les activistes de la coalition qui militent depuis 2010 « pour une législation pénale qui protège les femmes contre la discrimination et la violence » sont aussi déterminées que mobilisées.

Pas question pour elles que le projet de loi 13-103 qui n’a pas pris en considération les revendications du mouvement féminin en matière de combat contre toutes les formes de violences faites à la moitié de la société ne soit adopté en l’état. « Le projet de loi doit nécessairement comprendre un préambule où sont exposés les motifs et les objectifs d’une telle loi. De plus, nous demandons que le texte contienne une définition claire, précise et en phase avec les conventions internationales sur les formes de violences fondées sur le genre qu’elles soient physiques, psychologiques, sexuelles, économiques et discriminatoires. De la même manière, nous revendiquons le fait que la loi doit nécessairement prévoir des mécanismes et des mesures qui tiennent compte de la spécificité de telles violences, leur nature et leurs effets », fait valoir l’une des fondatrices de l’association démocratiques des femmes du Maroc, une association très active au sein de la coalition « Printemps de la dignité ».

Ceux et celles de la coalition sont formels : la question de la prévention de violence à l’encontre des femmes, de la protection de celles qui en sont victimes ainsi que leur prise en charge doit expressément être déclinée par la loi.

« Dans sa version actuelle, le projet de loi défendu par Bassima Hakkaoui ne saurait combattre les violences faites aux Marocaines ni mettre un terme à l’ampleur de ce phénomène et encore moins agir sur les mentalités, » conclut une fervente avocate des droits des femmes.

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