Au Maroc, une élection du président de la chambre des Conseillers sans aucun enjeu
Narjis Rerhaye (A Rabat)
« Mais il faut bien admettre que cette séquence électorale montre les limites de la politique au Maroc , une politique qui n’obéit à aucune logique puisque le président sortant, Hakim Benchemass, va bénéficier des voix d’au moins trois partis de la majorité », commente un vieux routier du parlement marocain.
C’est justement pour dénoncer ce « flou politique » qui gangrène la vie partisane et les alliances contre nature qui font tomber les frontières entre majorité et opposition que l’Istiqlal s’est retiré de la course au perchoir. Depuis les travées de l’opposition, le plus vieux parti marocain a en effet décidé, vendredi 12 octobre, du retrait de son candidat Abdessamad Qayouh. La décision a été prise par un comité exécutif aussi unanime qu’en colère.
Le parti des islamistes au pouvoir a choisi de sauver les meubles de la démocratie en présentant son propre candidat. Une candidature inattendue qui servira surtout de faire valoir au président Benchemass qui ne sera présentera pas seul, contre lui-même. Le conseiller élu sous les couleurs du PJD, Nabil Chikhi, le sait très probablement. Ce n’est pas sur lui que reporteront les voix de plusieurs dizaines de conseillers de la majorité mais bien sur le candidat de l’opposition. « Il y va quand même alors que la semaine passé la réunion de la majorité a tourné en eau de boudin parce qu’incapable de se mettre d’accord sur un candidat commun à présenter à la présidence de la chambre des conseilleurs », rappelle ce député de la majorité.
Entre alliances contre nature et arrangements entre ennemis, le parlement marocain est à l’image de l’action politique en terre marocaine. Avec seulement 20 députés, l’union socialiste des forces populaire a fait élire l’un de ses caciques, Habib El Malki en l’occurrence, à la présidence de la chambre des députés…