Au 10ème congrès du PPS, Nabil Benabdallah se prépare pour un 3ème mandat

Narjis Rerhaye (A Rabat)

C’est vendredi 11 mai 2018 que commencent, à Bouznika, les travaux du 10ème congrès du PPS, parti de gauche appartenant à la coalition gouvernementale. Ce congrès national se tient jusqu’au 13 mai. Le secrétaire général sortant, Nabil Benabdallah, rempile pour un troisième mandat. Il en a fait officiellement l’annonce mercredi 9 mai dans l’après midi. Lundi, 31 membres sur les 32 que compte le bureau politique du Parti du Progrès et du Socialisme ont annoncé leur soutien plein et total à la candidature de N. Benabdallah qui a également la confiance du conseil de la présidence.

Sitôt la candidature de l’ancien ministre de l’habitat annoncée, une deuxième candidature s’est (enfin)déclarée, celle de Said Fekkak, membre du bureau politique du parti et ancien directeur de cabinet de l’ex ministre de la santé, Houcine El Ouardi.
Une candidature plus militante que de compétition. Said Fekkak, qui ces derniers moins a essayé de faire figure de poil à gratter de la direction du PPS, ne jouit que d’infimes soutiens.

L’élection du futur secrétaire général de cette formation politique fondée par Ali Yata sera-t-elle pour autant une simple formalité ce week-end à Bouznika ? Probablement. Certains cadres du PPS ont bien essayé de susciter la candidature de deux ministres, Charafat Afailal, la secrétaire d’Etat en charge de l’eau et Anas Doukkali, le ministre de la santé. Les deux responsables gouvernementaux, fidèles parmi les fidèles de Nabil Benabdallah, se sont empressés de décliner de telles demandes, refusant de s’engouffrer dans une quelconque bataille de leadership. « Le bureau politique a longuement débattu de la candidature du secrétaire général sortant. Au PPS, on veut aller au congrès national en rangs unis, avec un candidat qui a toute notre confiance. Et c’est Nabil Benabdallah qui a reçu toute la confiance de la direction du parti », explique une source proche de l’instance exécutive des anciens communistes.

Le PPS tient son 10ème congrès dans un contexte très particulier pour ce parti au gouvernement depuis 1998, année où il a inauguré sa participation au pouvoir en rejoignant le premier gouvernement d’alternance de Youssoufi. En octobre dernier, deux ministres poids lourds du PPS, Nabil Benabdallah, également secrétaire général du PPS, et Hocine El Ouardi avaient été limogés par le Roi Mohammed VI. Une destitution qui intervenait dans le cadre d’une enquête diligentée sur le retard d’exécution du plan de développement de la ville d’Al Hoceima, alors traversée par un important mouvement social.

Et ce n’est donc pas un hasard si le 10ème congrès du PPS se tient sous le cri de ralliement d’ « un souffle démocratique nouveau ». Le Parti du Progrès et du Socialisme entend défendre un projet de société fondé sur la démocratie. Le candidat Benabbdallah s’en explique dans une interview parue jeudi 10 mai sur les colonnes d’Al Bayane.

« Nous voulons un projet basé sur une véritable démocratie, c’est-à-dire sur une monarchie parlementaire, démocratique et sociale, où le Roi du pays assure le rôle d’arbitre, tel qu’il est disposé dans la Constitution, et oriente les décisions majeures de l’Etat, les choix de l’Etat, et bien entendu Imarat Al Mouminine (la commanderie des croyants), la présidence de l’Etat et celle des Forces Armées Royales et en cette qualité, il détient les principaux pouvoirs. Mais à côté de ceci, il doit exister un gouvernement fort issu des urnes, un gouvernement formé de partis politiques indépendants dans la prise de leurs décisions, capables de proposer des alternatives et de les défendre devant les citoyen(ne)s, et garantir ainsi une vie politique où les institutions élues fonctionnent d’une manière efficace sur tous les plans. »

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