Attractivité : la France en tête en Europe dans l’industrie et la R&D

La France s’est imposée en 2018 comme la première destination européenne pour les investissements dans l’industrie et la R&D, selon un baromètre publié mardi qui vient conforter les signaux d’un réveil industriel dans l’Hexagone.

Tous secteurs confondus, le cabinet EY recense 1.027 projets d’investissements internationaux en France (+1 % sur un an), qui rattrape presque le Royaume-Uni avec 1.054 projets, en baisse de 13 %, et passe devant l’Allemagne qui en dénombre 973 (également -13 %).

Emmanuel Macron s’est félicité dans un tweet que "la France avance". "Nous allons poursuivre nos efforts pour attirer toujours davantage d’investissements dans notre pays. C’est cela l’esprit de Choose France", a-t-il ajouté, en référence aux sommets organisés pour convaincre les investisseurs de se tourner vers la France.

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bezieux a, sur RTL, salué une "très bonne nouvelle". "On peut imaginer qu’avec le Brexit, surtout si c’est un Brexit dur, ce classement ne durera pas", a-t-il estimé, suggérant ainsi que le Royaume-Uni pourrait perdre sa première place.

Dans un contexte général de baisse de 4 % du nombre de projets d’investissements directs étrangers sur le Vieux continent, "la France résiste aux chocs", selon le titre de l’étude.

Elle le doit aux implantations industrielles internationales, pour lesquelles elle caracole en tête du classement de 48 pays européens avec 339 projets recensés l’an dernier, contre 203 pour la Turquie et 152 pour l’Allemagne.

En recherche et développement, la France s’est hissée à la première place en 2018 avec 144 centres innovants accueillis, en hausse de 85 % sur un an, contre 74 au Royaume-Uni et 64 en Allemagne, tous deux en baisse.

A l’inverse, le nombre de projets est en recul pour les implantations tertiaires et commerciales sur le territoire français, qui baissent de 24 %, tandis que le pays ne parvient pas à combler son retard en matière d’implantations de sièges sociaux, notamment à cause de la fiscalité plus favorable au Royaume-Uni.

"L’industrie, qu’on croyait un peu perdue, est redevenue un enjeu contemporain", a déclaré à l’AFP Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, l’agence publique chargée d’attirer les investisseurs étrangers.

Le nombre d’emplois industriels créés en France a en effet enregistré un petit rebond en 2017 et 2018 après une longue période de baisse, même si les suppressions de postes se succèdent encore, comme celles, au nombre d’un millier, annoncées récemment chez General Electric.

Enthousiasme retombé

"En Europe, c’est d’abord chez nous que les Allemands, mais aussi des nations extra-communautaires comme les Etats-Unis viennent", relève M. Lecourtier qui ajoute que "la France a du foncier, de la culture industrielle, de la main d’oeuvre aussi, des infrastructures".

Business France avait publié début avril sa propre étude faisant état d’un nombre de projets d’investissement en hausse en 2018, même si ceux-ci ont créé 10 % d’emplois de moins qu’en 2017.

EY compare surtout la France au Royaume-Uni, qui souffre des incertitudes et des risques liés au Brexit, et à l’Allemagne, puissance exportatrice qui dépend davantage de la conjoncture mondiale que l’économie française.

Paris reste pour la deuxième année consécutive la métropole européenne la plus attractive, mais c’est avant tout dû au recul de l’attractivité de Londres alors que la capitale française est "touchée par le climat social", à la suite du mouvement des "gilets jaunes".

L’enthousiasme des investisseurs pour la France après l’élection d’Emmanuel Macron est toutefois retombé: ils ne sont plus que 30 % à considérer que l’attractivité de la France va s’améliorer au cours des trois prochaines années, alors qu’ils étaient 56 % de cet avis l’an dernier, selon un panel de 506 réponses obtenues au mois de janvier.

Et seuls 19 % envisagent de développer leur activité en France en 2019, contre 24 % dans ce cas en 2018.

Pour Christophe Lecourtier, les signaux reçus des investisseurs depuis le début de l’année restent toutefois bons. Interrogés sur les "gilets jaunes", ils "sont surtout sensibles aux conditions de sortie de la crise plutôt qu’aux raisons de la crise", affirme le directeur de Business France.

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