Attaque terroriste au Parlement de Londres: quatre morts

Un an jour pour jour après les attentats de Bruxelles, Londres a été visé mercredi par un acte « terroriste », qui a fait au moins quatre morts devant le Parlement de Westminster, symbole de la démocratie britannique.

Plus de vingt personnes ont également été blessées lorsqu’un homme, vêtu de noir et portant une barbe, a lancé en début d’après-midi sa voiture contre la foule sur le pont de Westminster, face à Big Ben, avant de poignarder à mort un policier en essayant de pénétrer dans le Parlement.

L’assaillant, qui aurait agi seul selon les premiers éléments de l’enquête, a ensuite été "abattu par un autre policier", a confirmé Mark Rowley, le commandant de l’unité anti-terrorisme dans une déclaration à Scotland Yard.

Armé d’un couteau, il a réussi à s’introduire dans l’enceinte du Parlement avant d’être abattu par la police dans une cour intérieure au pied de Big Ben.

Les passants s’affolent, certains se ruent dans le métro le plus proche, la police se déploie en masse, le Parlement se barricade, la Première ministre Theresa May quitte à grande vitesse le Parlement…: la panique s’empare du centre de Londres.

Parmi les blessés figurent trois élèves français du lycée Saint-Joseph de Concarneau (ouest), en voyage scolaire. Deux ressortissants roumains ont également été blessés, a annoncé Bucarest, ainsi que cinq touristes sud-coréens, d’après l’agence Yonhap.

Theresa May a adressé ses "pensées" aux victimes et leurs familles avant de présider, dans la soirée, une réunion interministérielle de crise.

Les présidents français François Hollande et américain Donald Trump se sont entretenus au téléphone avec Mme May, et la Tour Eiffel devait être éteinte dès minuit en hommage. La chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son soutien à ses "amis britanniques".

L’attaque, que Scotland Yard a qualifiée de "terroriste", est survenue le jour même où la Belgique commémorait les attentats qui avaient fait 32 morts à Bruxelles il y a un an. Elle rappelle les attentats de Nice (84 morts) et Berlin (12 morts), également en 2016, commis en lançant un camion contre la foule. Elle s’inscrit dans un contexte de menace terroriste en Europe, notamment des jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

C’est l’attaque la plus meurtrière au Royaume-Uni depuis les attentats suicide revendiqués par des sympathisants d’Al-Qaïda qui avaient fait 56 morts le 7 juillet 2005 dans les transports en commun londoniens.

Selon le commandant Mark Rowley, l’assaillant a d’abord renversé plusieurs piétons, dont trois policiers, sur le pont.

Au moins deux personnes y sont mortes et plus d’une dizaine ont été soignées sur place, selon les services ambulanciers. Une femme, qui a sauté dans la Tamise pour échapper au véhicule, a été repêchée grièvement blessée.

L’ancien ministre polonais des Affaires étrangères Radoslaw Sikorski, qui se trouvait sur les lieux, a partagé des images sur Twitter. "Une voiture sur Westminster Bridge vient juste de faucher au moins cinq personnes", a-t-il écrit.

La police a fait feu sur lui alors qu’il essayait de s’attaquer à un deuxième officier. Les secouristes ont essayé de réanimer l’assaillant qui est décédé à l’hôpital.

Des images montrent par ailleurs le député conservateur Tobias Ellwood, qui a perdu son frère dans un attentat à Bali en 2002, pratiquer en vain un massage cardiaque sur le policier mortellement blessé.

"L’enquête a été confiée au commandement anti-terroriste" et des policiers supplémentaires ont été déployés dans les rues de Londres, a ajouté la police, appelant la population à la vigilance.

Au Parlement écossais à Édimbourg, les débats sur un référendum d’indépendance ont été suspendus sine die.

Contrairement à d’autres capitales européennes, Londres avait été épargnée ces dernières années par les attentats de grande ampleur.

Scotland Yard a cependant annoncé début mars que les services de sécurité britanniques avaient "déjoué treize tentatives d’attentat terroriste depuis juin 2013". Le niveau d’alerte terroriste au Royaume-Uni est fixé depuis août 2014 à "grave", le quatrième sur une échelle de 5.

Mercredi soir, alors que le pays pleurait ses morts, le message "nous n’avons pas peur" a été relayé des milliers de fois sur les réseaux sociaux.

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