Arrestation d’Abdeslam : un coup important porté à Daech, selon Bernard Cazeneuve

L’arrestation Salah Abdeslam constitue un « coup important porté à l’organisation terroriste Daech en Europe », selon Bernard Cazeneuve. « Les opérations de la semaine écoulée ont permis de mettre hors d’état de nuire plusieurs individus qui ont fait la preuve de leur extrême dangerosité et de leur totale détermination », a-t-il ajouté, précisant que « Salah Abdeslam devra répondre de ses actes devant la justice française ».

Le ministre de l’Intérieur s’exprimait à la suite du conseil de défense qui se tenait samedi matin à l’Élysée sous la présidence de François Hollande. Le Premier ministre Manuel Valls, les ministres Bernard Cazeneuve (Intérieur), Jean-Yves Le Drian (Défense), Jean-Jacques Urvoas (Justice), Jean-Marc Ayrault (Affaires étrangères) ainsi que le chef d’état-major des armées, Pierre de Villiers, et les dirigeants des principaux services de sécurité français ont été conviés à cette réunion pour faire « le point sur les opérations » ayant mené à l’arrestation d’Abdeslam, suspect-clé dans l’enquête sur les attentats de Paris, et de plusieurs de ses complices. « La lutte contre les filières terroristes en France et en Europe » a été aussi au coeur de ce conseil.

Vendredi à Bruxelles, le chef de l’État avait promis de « continuer et poursuivre » la lutte contre les réseaux djihadistes, estimant que « le combat n’est pas terminé ».

Bientôt extradé

Salah Abdeslam était recherché depuis quatre mois pour son implication dans les sanglants attentats de Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts le 13 novembre. Le président français François Hollande a dit vendredi s’attendre à ce que la Belgique l’extrade « le plus rapidement possible » vers la France. Côté belge, cette extradition ne semble pas faire de doute : « c’est normal (…) que Salah soit extradé et que la justice française traite le cas », a déclaré le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon.

Salah Abdeslam est soupçonné d’avoir eu au moins un rôle-clé de logisticien dans ces attaques, revendiquées par le groupe État islamique (EI). Quelques jours avant les attentats, il avait loué des voitures et plusieurs logements en région parisienne pour le commando. Après avoir sans doute convoyé le soir des tueries les kamikazes du Stade de France, il avait abandonné une ceinture explosive dans le sud de la capitale française, appelé à la rescousse deux amis bruxellois et échappé à trois barrages policiers sur la route du retour vers Bruxelles. Le complice arrêté en même temps que lui est connu sous les identités de Amine Choukri et Monir Ahmed Alaaj. Il avait été contrôlé en compagnie de Salah Abdeslam à Ulm en Allemagne le 3 octobre 2015. Ses empreintes, relevées lors de ce contrôle, ont ensuite été retrouvées dans une maison utilisée par le groupe terroriste à Auvelais, dans la région de Namur (sud), qui a servi pour préparer les attentats de Paris.

À la suite à cette arrestation, l’Élysée a également annoncé que des associations représentant les familles des victimes des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis seront reçues lundi après-midi par M. Hollande. « Elles ont demandé à être reçues et l’arrestation de Salah Abdeslam rendait d’autant plus opportune cette rencontre », a indiqué l’entourage du président. La secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, participera à cette réunion. La fin de non-recevoir d’abord essuyée par l’une de ces associations avait suscité une polémique.

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