Armement français au Yémen : Macron « assume » mais dit avoir des « garanties »

Emmanuel Macron a dit jeudi "assumer" la vente d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, susceptibles d’être déployées au Yémen, mais assure avoir obtenu "la garantie" que ces équipements "n’étaient pas utilisés contre des civils".

"L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis sont des alliés de la France. Et ce sont des alliés dans la lutte contre le terrorisme. Nous l’assumons totalement", a déclaré le président français à son arrivée à un sommet européen à Sibiu, en Roumanie.

"Il y a un comité qui gère ces exports, sous l’autorité du Premier ministre, dans lequel les choses d’ailleurs ont été durcies ces dernières années, et où nous demandons la garantie que ces armes ne puissent pas être utilisées contre des civils. Elle a été obtenue", a-t-il ajouté.

Les livraisons d’armes françaises à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis sont sous le feu des critiques, car elles sont susceptibles d’être employées dans la guerre meurtrière du Yémen.

Ryad a en effet pris la tête en 2015 d’une coalition militaire comprenant les Emirats arabes unis pour soutenir le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles Houthis qui ont pris le contrôle de vastes territoires.

Ce conflit a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires qui dénoncent régulièrement les ventes d’armement français.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU.

La France a reconnu mercredi qu’un navire saoudien allait effectuer un chargement d’armes dans le port du Havre.

"Il est tout à fait vrai que la France, depuis plusieurs années -au plus fort il y a cinq, six ans, dans les contrats qui ont été faits à l’époque- a vendu des armes à la fois aux Emirats arabes unis et à l’Arabie saoudite", a déclaré le président français, qui prône "la transparence".

"L’essentiel des armes qui ont été vendues sont plutôt utilisées à l’intérieur du territoire ou à la frontière", a-t-il reconnu. "Mais je veux être très clair: on doit être dans les moments difficiles du côté de nos alliés, et la guerre contre le terrorisme est pour nous prioritaire", a insisté Emmanuel Macron.

Il a promis de s’engager "davantage", aux côtés des Nations unies, "dans la résolution du conflit au Yémen", "l’une des plus graves crises humanitaires que nous ayons aujourd’hui à affronter".

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