Areva : la Cour des Comptes critique la gestion d’Anne Lauvergeon

Dans un prérapport dont des extraits sont révélés par « Les Echos », la Cour des Comptes étrille la gestion d’Areva du temps où le groupe était dirigé par Anne Lauvergeon.

Des déboires de l’EPR au rachat controversé d’Uramin en passant par la rémunération d’Anne Lauvergeon, la Cour des Comptes étrille des dérives dans la gestion d’Areva selon un prérapport dont Les Echos publient des extraits ce mardi 13 mai.

En termes de gouvernance, la Cour impute dans ce rapport "un certain nombre de difficultés du groupe (…) dans la période antérieure à 2012", à "la forte personnalité de la présidente du directoire", à savoir Anne Lauvergeon, remplacée mi-2011 par Luc Oursel.

Mais les sages de la rue Cambon critiquent aussi la hausse de la rémunération d’Anne Lauvergeon durant son 2e mandat. "La découverte tardive de dossiers dont la mauvaise gestion coûte aujourd’hui très cher au groupe amène à critiquer une telle progression, fondée pour une large part sur des taux de réussite faussement précis", expliquent Les Echos.

L’ex-dirigeante du groupe a contesté ces critiques dans sa réponse au prérapport. Citée par Les Echos, elle estime notamment qu’"une personnalité forte et dynamique était nécessaire pour réussir la création d’un tel groupe, développer le leader mondial du nucléaire, motiver les équipes ".

La Cour pointe également une "fuite en avant" et des "zones obscures" dans le dossier de l’acquisition du groupe minier canadien Uramin en 2007, qui a tourné depuis à la débâcle financière. Début avril, une source judiciaire avait confirmé à l’AFP l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les conditions de ce rachat, après un signalement auprès du parquet national financier par la Cour des comptes.

Le prérapport se montre en outre critique sur la stratégie d’expansion du groupe nucléaire et son modèle "intégré" (c’est-à-dire allant de l’extraction d’uranium aux centrales) ainsi que sur la conduite de grands projets industriels. La construction du réacteur EPR d’Olkiluoto, en Finlande, qui a accumulé les retards et les dérapages financiers, est visée. Concernant ce dossier, sont pointées des "hypothèses souvent plus optimistes que le déroulement du chantier" et une "faible anticipation du risque".

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