Arabie: plus de 2 millions de pèlerins musulmans célèbrent la fête du sacrifice

Près de 2,4 millions de fidèles en pèlerinage à La Mecque ont entamé mardi le rituel de la lapidation de Satan, au premier jour de l’Aïd al-Adha, la fête du sacrifice célébrée par les musulmans à travers le monde.

Scandant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"), les fidèles avancent par vagues successives, sous l’oeil vigilant des forces de sécurité, pour jeter des cailloux sur la grande stèle symbolisant Satan dans la vallée de Mina, près de La Mecque (ouest de l’Arabie saoudite).

Le parcours est semé de bouteilles en plastique vides et de déchets en tous genres et cela ne semble déranger aucunement les fidèles.

Tout le monde a en mémoire la bousculade gigantesque de 2015 à Mina qui avait fait quelque 2.300 morts, mais les pèlerins disent ne pas craindre la répétition d’une telle catastrophe.

"Nous sommes sous la protection de Dieu", clame May Khalifa, une Egyptienne de 37 ans qui vit à Ryad.

"En dépit de la fatigue, je suis en train d’apprécier mon premier hajj (grand pèlerinage, ndlr)", ajoute-t-elle en montrant des cailloux remplissant un petit sac.

Une pluie de petites pierres s’abat sur la stèle vers laquelle convergent les fidèles, dont les mouvements sont contrôlés par des milliers de policiers et d’agents de la défense civile, ainsi que par des caméras de surveillance mises en place par les autorités saoudiennes pour empêcher tout incident.

"Grâce à Dieu, il n’y a ni grosse bousculade ni encombrement durant le hajj cette année", relève Mohammed Osman (28 ans), un habitué du pèlerinage.

Message du roi saoudien

Ce rituel est redouté en raison d’incidents mortels qui s’y sont produits avant même la bousculade de 2015 et qui ont poussé les autorités à aménager le lieu avec des couloirs en béton et des ponts conçus pour assurer la fluidité des mouvements de foules.

Le roi Salmane, qui a été montré par la télévision d’Etat regardant d’une fenêtre surélevée le flot des fidèles à Mina, a adressé à cette occasion un message aux musulmans.

"Le plus grand des honneurs fait par le Créateur à notre pays est celui de se mettre au service des invités de Dieu (les pèlerins)", a-t-il souligné dans un rare tweet.

"Je prie Dieu pour que les pèlerins accomplissent leur hajj et pour que le bien et la paix perdurent pour notre nation et l’ensemble des pays" de la planète, a ajouté le souverain saoudien.

Un pèlerin âgé de 35 ans et venu du Bangladesh affirme ressentir de l’excitation avant d’effectuer le rituel de la lapidation. "Je suis très excité", dit Moueenddine Ahmed.

"Je me sens bien en dépit de la température élevée", ajoute-t-il alors que le mercure dépasse de loin les 40° celcius.

"Le gouvernement saoudien a bien fait les choses. Il y a beaucoup de sécurité et beaucoup de discipline", estime-t-il.

Le sacrifice d’Abraham

La tradition veut qu’on jette une par une sept pierres le premier jour de l’Aïd al-Adha sur la grande stèle, un pilier de 30 mètres de haut, et 21 pierres le lendemain et le surlendemain sur les grande, moyenne et petite stèles.

Les fidèles ont ramassé lundi soir des cailloux à Mouzdalifa, près de La Mecque, après avoir passé une journée de prière et de recueillement sur le Mont Arafat, moment fort du hajj.

Selon les autorités, plus de 2,37 millions de fidèles sont en train d’accomplir le hajj cette année qui a débuté dimanche et n’a été marqué jusqu’ici par aucun incident majeur.

Après la lapidation, les pèlerins sont supposés immoler une bête pour commémorer le sacrifice du prophète Abraham qui, selon la tradition musulmane, s’était montré prêt à tuer son fils Ismaël à la demande de Dieu, mais avait finalement sacrifié un mouton grâce à l’intervention de l’ange Gabriel.

En réalité, les pèlerins achètent des coupons auprès des autorités saoudiennes qui se chargent d’immoler les bêtes et de congeler les carcasses avant de les envoyer sous forme d’aide aux nécessiteux dans les pays musulmans.

Après le rituel de la lapidation, les fidèles se rendent à La Mecque pour tourner autour de la Kaaba, construction cubique au centre de la Grande mosquée, avant de se livrer à la déambulation entre Safa et Marwa.

Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam que tout fidèle est censé accomplir au moins une fois dans sa vie, s’il en a les moyens.

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