Aquarius : pour Marine Le Pen, « Emmanuel Macron est immigrationniste »
Marine Le Pen a dénoncé avec véhémence la position de la France dans la prise en charge des migrants secourus par le navire humanitaire L’Aquarius. En revanche, elle soutient pleinement l’Italie.
Marine Le Pen "inquiète". "Bien sûr, je suis heureuse qu’ils (les migrants) soient sains et saufs, mais je suis aussi extrêmement inquiète. J’ai entendu le Premier ministre français indiquer qu’une partie d’entre eux allait arriver en France. Le signal est celui de l’ouverture de nos frontières nationales, au moment où l’Italie avec beaucoup de sérieux et d’efficacité dit ‘maintenant, c’est terminé, on ne peut plus’", a fustigé la présidente du Rassemblement national (ex-Front national). "Ce qui va se passer, c’est que la prochaine fois, les bateaux n’iront pas en Italie ou en Espagne, mais directement dans les ports français. Et que fera le gouvernement français à ce moment ?", a-t-elle dénoncé.
Tensions entre dirigeants européens.Le sort des migrants secourus par l’Aquarius a suscité de vives tensions entre plusieurs pays de l’Union européenne, a fortiori entre Paris et Rome, depuis une semaine. Le nouveau gouvernement populiste italien a fermement refusé d’ouvrir l’un de ses ports, malgré la proximité géographique du bateau avec ses côtes. La France a vivement critiqué cette décision, Emmanuel Macron dénonçant le "cynisme et l’irresponsabilité du gouvernement italien".
Une phrase qui n’a pas manqué de mettre le feu aux poudres. Matteo Salvini, l’homme fort du gouvernement italien et patron de la Ligue du Nord (extrême droite), a immédiatement réclamé des excuses de la France, arguant que l’Italie ne pouvait "accepter de leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d’immigration". La France, elle-même, n’a pas souhaité accueillir le bateau, qui a finalement reçu l’accord de l’Espagne pour accoster à Valence.
Aux yeux de Marine Le Pen, une évidence s’impose : "Emmanuel Macron est immigrationniste. On le voit partout dans ses déclarations, sa filiation idéologique et les budgets qui sont votés", a-t-il estimé.
Les ONG, "complices des passeurs". Applaudissant la fermeté italienne depuis le début de cette affaire, Marine Le Pen a soutenu qu’elle devrait inspirer les électeurs français à voter pour son parti. "La position italienne consiste à dire que nous n’accueillerons plus de clandestins qui sont amenés par ceux que nous considérons comme les complices des passeurs, à savoir les ONG. Je partage cet avis. Monsieur Salvini démontre qu’en matière d’immigration, il n’y a pas de fatalité", a-t-elle fait valoir.