Après une émission consacrée au livre « Paris-Alger », une TV algérienne suspendue après des « pressions » des autorités

L’émission de satire politique qu’émet la chaîne de télévision privée El-Djazaïria a cessé depuis avant-hier. Les animateurs ont donc présenté leur dernier numéro le 24 avril, soit moins d’une semaine après la convocation du premier responsable de la chaîne, Karim Kardache, par l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), qui fait suite à la diffusion d’un débat sur le livre de deux journalistes français « Paris-Alger: une histoire passionnelle ».

Le 17 avril, El Djazaïria week-end a évoqué le sujet de la corruption à travers la présentation d’un livre de deux journalistes français paru en France sous le titre "Paris-Alger: une histoire passionnelle" (ED Stock) , qui dévoile notamment les noms de responsables politiques algériens ou de leurs enfants ayant acquis des biens immobiliers à Paris.

Quelques jours après, la direction de la chaîne privée a reçu un "avertissement" formel du gendarme de l’audiovisuel lui reprochant les "dérives répétitives" de l’émission.

Mais dès la diffusion de l’émission, la direction a été soumise à de "fortes pressions". Des responsables du gouvernement ont notamment passé un certain nombre de coups de téléphone, a expliqué à l’AFP le chroniqueur de l’émission Abdou Semmar, qui a réalisé le sujet sur la corruption.

"Nous avons réalisé un dernier numéro vendredi, en choisissant d’arrêter l’émission plutôt que d’infléchir la ligne éditoriale comme on nous le proposait", a-t-il ajouté. Sur son compte Facebook, il a promis que les larmes de l’équipe "céderont prochainement la place à la détermination, celle de créer un autre espace d’expression".

Selon l’APS qui a repris un communiqué de l’Autorité, “le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel, Miloud Chorfi, a convoqué Karim Kardache, directeur de la chaîne El-Djazaïria, auquel il a notifié un avertissement verbal. En cause, les dérives répétitives de l’émission Week-end qui verse dans le sarcasme et le persiflage à l’encontre de personnes dont des symboles de l’État et des hauts responsables de différentes institutions”.

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