Appel aux États pour ratifier et mettre en œuvre tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’Homme (Déclaration de Marrakech)

Les participants à la 13è Conférence des Institutions nationales des droits de l’Homme (INDHs), dont les travaux ont pris fin vendredi, à Marrakech, ont lancé un appel aux États pour ratifier et mettre en œuvre tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme.

Dans le document final sanctionnant leurs travaux, baptisé "la Déclaration de Marrakech", les participants appellent aussi les INDHs à donner des avis sur la législation, les politiques et les programmes nationaux afin d’assurer le respect des obligations internationales des États en matière de droits de l’homme.

La législation et les politiques doivent être conformes au principe d’égalité afin de permettre une protection contre toute discrimination sur la base du sexe et du genre, lit-on dans la Déclaration finale.

Les participants appellent également à contribuer à la mise en place de systèmes de protection nationaux pour les défenseurs des droits de l’homme, qui ont besoin d’un environnement propice, accessible et inclusif, dans lequel tous les droits sont respectés.

Ils plaident aussi pour la promotion des discours positifs sur l’importance des droits de l’homme dans tous les aspects de nos sociétés et sur le rôle important et légitime des défenseurs des droits de l’homme, en particulier des femmes défenseurs des droits de l’homme à travers une communication innovante sur les droits de l’homme, en utilisant les nouvelles technologies et en mettant l’accent sur la jeunesse.

La Déclaration de Marrakech appelle aussi à promouvoir l’égalité des sexes et élaborer des stratégies pour lutter contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes défenseurs des droits humains, à sensibiliser les acteurs privés à leur responsabilité de respecter les droits des défenseurs des droits de l’homme et les conseiller sur les actions et les mesures à prendre pour qu’ils s’acquittent de cette responsabilité et à mettre en place des mécanismes d’alerte précoce efficaces et robustes et des points focaux au sein des INDHs.

Elle recommande aussi d’interagir avec les systèmes internationaux et régionaux de défense des droits de l’homme pour soutenir les défenseurs des droits de l’homme et surveiller le suivi et la mise en œuvre des recommandations, signaler les cas d’intimidation, de menaces et de représailles dirigés contre les défenseurs des droits de l’homme, y compris les membres des INDH ou leur personnel, et faire tout son possible pour assurer leur protection, veiller à ce que les mécanismes internationaux, régionaux et nationaux disponibles pour la protection des défenseurs des droits de l’homme soient largement connus, respectueux de l’égalité des sexes et accessibles également aux personnes handicapées.

Les participants appellent aussi à surveiller les lieux de détention, en effectuant des visites préventives, et fournir une assistance juridique aux personnes en détention, promouvoir l’accès à la justice des victimes de violations des droits et des libertés fondamentales et coopérer étroitement avec le pouvoir judiciaire à cet égard.

En matière de coopération et partenariats, les participants appellent à interagir régulièrement avec les défenseurs des droits de l’homme et la société civile et les associer à la planification, à la mise en œuvre et au suivi des activités des INDHs, rechercher des moyens de coopérer avec des organisations telles que les organisations de défense des droits de l’homme, les médias, les universités, les organisations professionnelles, les syndicats, les bureaux nationaux de statistiques et les organisations et institutions locales, nationales, régionales et internationales, intergouvernementales et non gouvernementales, soutenir le développement de réseaux de défenseurs nationaux et régionaux et renforcer les réseaux existants, en coordination avec les défenseurs des droits de l’homme.

Ils recommandent aussi de soutenir le renforcement des capacités, le partage d’expériences et de bonnes pratiques ainsi que la gestion des connaissances avec et entre les INDH en ce qui concerne l’espace civique et les défenseurs des droits de l’homme, en accordant une attention particulière à la situation des femmes défenseurs des droits de l’homme et encourager les réseaux régionaux à élaborer des plans d’action régionaux pour donner suite à la présente Déclaration.

Placée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, cette rencontre de trois jours, initiée par l’Alliance mondiale des INDHs (GANHRI) et le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), en coopération avec le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), a offert l’occasion à quelque 300 participants pour débattre de la question principale de l’élargissement de l’espace civique et de la promotion et la protection des défenseurs des droits de l’Homme, avec un accent particulier sur le rôle des femmes actives dans le domaine.

Les travaux de la 13è Conférence internationale des INDHs ont été axés essentiellement sur les facteurs politiques, économiques et sociétaux et leurs interactions à l’origine des menaces qui pèsent sur l’espace civique et les défenseurs des droits de l’Homme.

Par ailleurs, la conférence a abordé plusieurs sous-thèmes, notamment les éléments fondamentaux pour créer un environnement favorable en matière de liberté d’expression, de réunion, d’association et d’accès à la justice, les menaces auxquelles fait face l’espace civique et les moyens de le surveiller, le devoir de protéger les défenseurs des droits de l’Homme, y compris les INDHs, et l’importance de promouvoir la participation dans les affaires publiques, faire entendre la voix des citoyens et favoriser la coopération et les partenariats.

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