Alstom: coup d’envoi à Belfort du combat contre la fermeture du site

"Après Arcelor Mittal Florange, PSA Aulnay, maintenant Alstom": plusieurs centaines de personnes ont manifesté lundi contre la fermeture de l’usine de Belfort, accordant peu de foi aux promesses du gouvernement de sauver les 400 emplois menacés, mais déterminées à se battre.

"Il faut se mobiliser. Il faut continuer la lutte, on ne lâche rien, on va tout reprendre et on y croit", lance Sabine Veerdant, secrétaire générale CGT, sous les applaudissements des 350 personnes, selon la police et le syndicat, rassemblées devant la mairie.

François Hollande a beau avoir fixé lundi matin comme "objectif" le maintien des activités ferroviaires d’Alstom dans l’usine emblématique du constructeur, qui a vu naître le premier TGV, et appelé l’Etat, actionnaire à 20%, à "apporter" les commandes qui convaincront la direction de changer d’avis: à Belfort, on attend des actes.

Tout le monde a en tête les promesses faites en début de quinquennat aux ouvriers de Florange, dont les hauts-fourneaux sont aujourd’hui à l’arrêt.

"Si les politiques arrivent à faire quelque chose tant mieux. Mais je n’y crois pas beaucoup, parce que c’est de la politique, parce qu’on est en année présidentielle, parce que par le passé ils n’ont jamais fait vraiment de miracle, par exemple à Florange. Je n’ai pas souvenir qu’ils aient sauvé beaucoup d’industries", explique une salariée qui préfère ne pas donner son nom.

"Ils vont bazarder encore 500 emplois industriels dans la cité. 500 ça veut dire au moins deux mille personnes impactées. Voilà le résultat de la politique, des politiques suivies depuis longtemps", enrage Bernard Courqueberg, un retraité d’Alstom Energie.

Selon le maire (LR) de la ville, Damien Meslot, outre les plus de 400 emplois directement menacés – que la direction d’Alstom veut transférer sur son site alsacien de Reichshoffen (Bas-Rhin) d’ici 2018 – 1.200 emplois indirects risquent de disparaître avec le départ du constructeur. Lundi, il a lui aussi appelé à "des actes", après une rencontre avec le gouvernement.

Et d’autres s’organisent: trois anciens élus municipaux ont lancé un "mouvement citoyen" baptisé "La Locomotive" dont l’objectif est "qu’Alstom reste sur Belfort", a expliqué à l’AFP l’ex-premier adjoint de la ville, et ancien socialiste Bruno Kern.

Sur internet, une pétition lancée par plusieurs élus demandant le maintien de tous les emplois avait dépassé lundi soir les 6.200 signatures.

– Le "combat" commence –

Gilet CGT sur le dos, Richard Müller, un ancien de Peugeot, est venu parce que "les salariés doivent être solidaires entre eux". Dans ses mains, une pancarte sur laquelle on peut lire ""Après Arcelor Mittal Florange, PSA Aulnay, maintenant Alstom. Gouvernement complice des licencieurs, politiciens menteurs! Maintien de tous les emplois à Belfort. Notre avenir avant leur profit".

Sur l’estrade improvisée, Frederic Demange, délégué CGT Alstom, prend la parole pour expliquer que les propositions de reclassement des salariés d’ici 2018 ne sont pas une option. "Nous avons des atouts: un outil de travail et des compétences extraordinaires", lance-t-il.

"Mais on ne pourra pas gagner cette bataille sans la mobilisation de la population, et c’est vous. Le combat ne fait que commencer".

Prochaines étapes: rassemblement mercredi devant la mairie pendant un conseil municipal extraordinaire. Et jeudi matin, à Belfort, la manifestation contre la Loi travail, qui prendra ici des accents de bataille pour Alstom.

(Source AFP)

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