Ali Benflis : « Les relations entre l’Algérie et le Maroc ne sont pas au mieux de qu’elles devraient être »
Pour Ali Benflis, président du parti Talaie El Houriat et principal opposant au président Bouteflika dont il a été le Premier ministre de 2000 à 2003, »les relations entre l’Algérie et le Maroc ne sont pas au mieux de ce qu’elles pourraient ou devraient être ».
« Il y a aussi, la question des frontières fermées depuis plus de deux décennies », a-t-il poursuivi, jugeant que « L’existence de ces problèmes est préoccupante ».
Mais ce qui est davantage préoccupant, a-t-il déploré, est « l’absence de tout dialogue ».
« Tout doit commencer par le rétablissement du dialogue entre l’Algérie et le Maroc rompu depuis une quinzaine d’années. Alors, un grand pas sera franchi, et cela nous permettra de nous atteler à la recherche sereine de solutions aux contentieux existants », a-t-il dit.
Pour Benflis, « l’enjeu déterminant » est celui de l’intégration régionale à travers la réouverture du chantier de la construction du Grand Maghreb.
Algérie, une démocratie d’apparat
Interrogé sur une éventuelle candidature aux législatives algériennes de 2017 ou à la future élection présidentielle, Benflis estime qu’ «aux yeux du régime politique en place, les élections n’ont que trois fonctions : conférer périodiquement une légitimité nominale aux institutions ; accréditer un semblant de normalité dans un pays qui fait face à une impasse totale, politiquement économiquement et socialement, et enfin, entretenir l’illusion de l’existence d’un pluralisme politique dans le pays ».
« Nous vivons dans une démocratie d’apparat », a-t-il relevé, avant d’ajouter qu’ « il n’est un secret pour personne que le régime s’assure que les élections remplissent ces trois fonctions au moyen de la tricherie politique ».
« Le passage d’un pouvoir autocratique à un État de droit exige plus que des ravalements de façade », a-t-il relevé. « Pour moi, l’Algérie fait face à une véritable crise de régime dans tous les sens de ce concept, qu’ils soient politiques, constitutionnels ou institutionnels », a asséné Ali Benflis.
Face à la revendication d’un changement démocratique, le pouvoir en place multiplie les refus et s’emploie à gagner du temps, a encore dit M. Benflis, faisant observer que les stratégies guidées par le seul souci de gagner du temps ne sont pas des stratégies qui tiennent et durent indéfiniment.
Benflis a appelé le régime à mettre fin au corporatisme et au clanisme dans la gestion de l’État et à combattre le fléau de la corruption qui a fini par tout gangrener.