Ali Benaboud: « Etre musulman aujourd’hui, c’est dire non à la barbarie »

Dimanche, Ali Benaboud, ingénieur, conseiller municipal à Guyancourt, près de Versailles, est venu participer à la marche républicaine de Paris pour condamner le terrorisme et l’obscurantisme qui mène à la barbarie. Ali, d’origine marocaine, est venu aussi en tant que citoyen français de confession musulmane pour défendre le vivre ensemble et soutenir les familles des victimes.

Des voix réclament aux musulmans de France de se désolidariser des attentats de Paris. D’où votre participation ?

Ali Benaboud : Nous sommes des citoyens français à part entière, endeuillés par ces attaques terroristes qui ont frappé notre pays. Ces terroristes ne représentent ni l’islam ni la foi que nous connaissons. C’’est une petite minorité non éduquée, guidée par des fanatiques et des extrémistes qui ne cherchent qu’à semer la division, le chaos et la violence. Ce ne sont pas des musulmans. Pour nous, c’est le moment de nous unir tous ici pour dire Non au terrorisme et pour partager la douleur de toutes les familles des victimes. Je suis heureux d’entendre les responsables religieux appeler aujourd’hui à la mobilisation contre la radicalisme et la violence.

Vous ressentez une forme de stigmatisation depuis ces attentats commis par des individus qui se proclament de l’islam ?

Etre musulman aujourd’hui, c’est dire non à cette barbarie. Je n’ai pas honte d’être musulman. Ces terroristes disent venger le prophète mais notre prophète n’aurait jamais fait cela. Rappelez-vous comment les Mecquois ont répondu au message du prophète. Il a essuyé des jets de pierre, des insultes, des crachats… Mais il a répondu par la clémence et la générosité. C’est cela notre islam. Je suis fier d’être musulman et fier d’être citoyen français. Et quand je vois la mobilisation de ce dimanche, cela me réchauffe le cœur.

Cette marche est pour aussi soutenir Charlie Hebdo, dont la rédaction a été pratiquement décimée par les frères Kouachi…

Nous sommes pour la liberté de presse et d’expression même si nous ne cautionnons pas les caricatures de notre prophète Mohammed dans Charlie hebdo. Mais ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec la ligne éditoriale d’un journal qu’on doit prendre des armes et tuer sauvagement des journalistes. C’est par l’écrit, l’échange, la confrontation des idées et un questionnement sur nous-mêmes que nous devons répondre.
La barbarie des assassins des journalistes de Charlie Hebdo est contraire aux préceptes les plus élémentaires de l’islam et n’a rien avoir la majorité des musulmans de France.

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