Algérie: un militant des droits de l’homme appelle le « monde entier » à réagir pour secourir les Mozabites à Ghardaïa

Les affrontements entre Arabes et Mozabites ont repris de plus belle depuis trois jours à Ghardaïa, au sud d’Alger. Vingt-six personnes ont été blessées dans la nuit de vendredi à samedi après les vives tensions qui durent depuis des mois entre les chaâmbas (Arabes) et la minorité mozabite (berbères musulmans ibadites).
Pour le militant des droits de l’Homme Kamel Dine Fekhar de la communauté mozabite, « La police a eu recours au chasse-neige pour faciliter aux bandes arabes de s’attaquer aux Mozabites ».
« Un mausolée de plusieurs siècles a été complètement détruit. C’est une guerre ouverte entre les Mozabites et on ne connait pas les raisons. On ne comprend rien à ce qui se passe », assure-t-il. « On ne va plus les (les policiers) appeler en cas d’agression, on va s’organiser pour défendre nos biens et nos maisons », ajoute M. Fekhar qui appelle « le monde entier » à réagir « avant qu’il ne soit trop tard ».

Fin décembre, 200 personnes avaient été blessées dans des affrontements entre bandes de jeunes séparés par la police qui avait fait usage de balles de caoutchouc et de gaz lacrymogènes. L’un des blessés était décédé des suites de ses blessures quelques jours plus tard.

Début janvier, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a profité d’une fête religieuse, le Mawlid Enabaoui, pour tenter de sceller la paix entre les deux communautés. "Mais l’œuvre s’est avérée être beaucoup plus périlleuse que le pensaient les autorités qui ont opposé une solution de replâtrage à un problème éminemment politique", écrit dimanche le journal algérien El Watan. "Et comme les châteaux de cartes ne durent que le temps d’une accalmie, l’initiative de Sellal et de son gouvernement s’apparente plus à une arlésienne qu’à un messie venu réconcilier deux antagonistes", déplore-t-il.

"La question du Mzab est la face visible de l’immense iceberg de l’inadaptation des institutions avec la sociologie algérienne. Mais cela ni M. Sellal ni les autres pensionnaires du système ne veulent en entendre parler", souligne pour sa part le site Algérie-express.

Le Collectif des Amazighs en France (C.A.F) a réaffirmé sa solidarité avec les Mozabites "face à l’oppression et à l’ethnocide qu’ils subissent de la part de l’Etat algérien". "Nous pensons que la mobilisation internationale est le cadre adéquat pour rappeler et interpeller les pouvoirs publics qui n’ont cessé, depuis des décennies de mener une politique de persécution vis-à-vis de l’identité amazighe", a-t-oon indiqué dans un communiqué.

"Nous rappelons que le rassemblement du 12 janvier 2014 a eu lieu suite à l’appel de détresse des citoyens mozabites, relayé par Kameleddine Fekhar, militant des droits humains, qui a alerté l’opinion publique internationale de la politique liberticide pratiquée par l’Etat algérien dans le pays Mzab", a souligné le Collectif.

Par Lila Taleb

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