Algérie: un militant des droits de l’Homme condamné à un an de prison ferme

Un tribunal algérien a condamné, lundi, le militant des droits de l’Homme algérien, Kamel Eddine Fekhar, à un an de prison ferme dans l’affaire des évènements ayant suivi la fête du tapis en 2013 dans la ville de Ghardaïa (600 km au sud d’Alger), rapportent mardi des médias locaux.

Outre Kamel Eddine Fekhar, responsable de la section locale de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, six autres individus ont écopé de six mois de prison ferme. Ils étaient poursuivis notamment pour "actes de vandalisme, destruction de biens publics et privés, troubles sur la voie publique, incendie et dégradation de véhicules" au cours des incidents qui ont précédé l’ouverture de la 46ème édition de la fête du tapis en mars 2013, indique l’APS.

Kamel Eddine Fekhar a été arrêté au lendemain des affrontements intercommunautaires d’une rare violence entre Arabes et Amazighs, survenus en juillet dernier, faisant au moins 22 morts et des dizaines de blessés, rappelle-t-on.

Amnesty international avait demandé aux autorités algériennes "d’enquêter de manière prompte et impartiale sur ces incidents, ainsi que sur la réponse des forces de sécurité dans le cadre des affrontements". L’organisation internationale a également appelé les autorités à "briser le cycle de la violence dans la région de Ghardaïa en déployant les efforts nécessaires pour protéger les personnes avec équité".

En dépit de nombreuses initiatives entreprises par le gouvernement, la région de Ghardaïa s’est transformée en un foyer de tension permanent, mettant en péril la stabilité de tout le pays sur fond d’accusations aux forces de l’ordre de comportements discriminatoires envers les Amazighs. C’est justement de la ville de Ghardaïa qu’est parti, à l’automne 2014, le mouvement de contestation inédit des policiers, avant de faire tache d’huile dans plusieurs autres régions du pays.

Les heurts ethniques entre Mouzabites amazighophones, de rite ibadite, et les Chaâmbas, des arabes malékites, ont fait des dizaines de victimes depuis décembre 2013, outre l’incendie et la destruction des centaines de maisons et de magasins.

Les appels incessants au calme, lancés par différents acteurs, et les déplacements in situ des plus hauts responsables de l’Etat ne sont pas parvenus jusque-là à normaliser la situation, puisqu’après chaque période d’accalmie, généralement de courte durée, les affrontements reprennent de plus belle, installant un sentiment de panique et d’insécurité parmi les habitants de la capitale de la vallée du M’zab.

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