Algérie: un demandeur de logement social s’immole par le feu

Un demandeur de logement social, écarté de la liste des bénéficiaires, a tenté de se suicider, jeudi après-midi, en s’immolant par le feu à l’intérieur du siège de la wilaya de Boumerdès, située à 50 km à l’est d’Alger, rapporte le quotidien +El Watan+ dans sa version électronique.

Sauvé in extrémis par les sapeurs-pompiers, ce père de famille, âgé de 32 ans, a été transféré vers un hôpital des grands brûlés de la capitale où il est soigné pour brûlures de 2ème degré au visage et au thorax et brûlures de 3ème degré aux mains, a précisé une source médicale.

La victime, qui habite dans un chalet en compagnie de sa femme et leurs deux enfants, a commis cet acte désespéré quand il a appris que son nom n’a pas été retenu par la commission d’attribution parmi les bénéficiaires des logements sociaux dans le district de Boumerdès, sous prétexte que son frère y figurait.

"Je l’ai reçu dans mon bureau à plusieurs reprises et je lui ai expliqué qu’on ne pouvait mettre deux frères dans la même liste. Et c’est la règle qu’on a appliqué pour tout le monde", a expliqué à +El Watan+ le chef du ce district (daïra) , qui compte près de 3500 familles occupant des chalets.

Fin septembre dernier, un autre trentenaire s’est immolé par le feu, en présence de dizaines de personnes, dans une mairie près d’Oran (Ouest), après avoir été écarté de la liste de bénéficiaires de logements sociaux dans laquelle son nom figurait.

Dans la Kabylie, des demandeurs de logement en colère, issus d’un bidonville près de Tizi Ouzou, ont bloqué, pendant plusieurs heures en octobre dernier, une route nationale névralgique reliant la Kabylie à la capitale pour réclamer l’accélération de leur recasement, en vertu d’une promesse officielle donnée en 2011 par les autorités locales.

Au début de l’année en cours, 52 personnes, 43 manifestants et 9 membres des forces de l’ordre, ont été blessées à Bordj Bou Arréridj, à 230 km à l’est d’Alger, dans des manifestations et des violences contre des attributions de logements sociaux, après des soupçons de favoritisme et de clientélisme dans la sélection des bénéficiaires.

Dans son plan quinquennal (2010-2014), le président Abdelaziz Bouteflika avait promis de construire plus d’un million d’habitations. Mais, la lenteur de réalisation des projets et les accusations de corruption exaspèrent le mécontentement des citoyens, donnant lieu à des émeutes intermittentes et à des drames sociaux.

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