Algérie : rencontre inédite entre la société civile et les partis d’opposition

Une rencontre inédite des organisations liées au mouvement de contestation en Algérie avec des partis d’opposition et des personnalités publiques s’est tenue samedi afin de "rapprocher les vues" sur une sortie de crise, ont déclaré des organisateurs à l’AFP.

Depuis la démission sous la pression de la rue et de l’armée du président Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, le président intérimaire Abdelkader Bensalah et le chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah, véritable homme fort du pays, s’opposent aux manifestants sur les contours de la transition politique.

La contestation veut le départ des anciens fidèles de M. Bouteflika et refuse qu’ils organisent une présidentielle.

Les partis d’opposition étaient eux divisés: certains voulaient organiser une présidentielle d’ici la fin de l’année en excluant la participation des "symboles de l’ancien régime" et d’autres réclamaient une période de transition et l’élaboration d’une nouvelle Constitution.

La rencontre à Alger est la première du genre depuis le début du mouvement de contestation en février.

Il s’agit d’"un premier pas très positif", a estimé Me Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), un des représentants de la société civile.

C’est "un signal fort au pouvoir que le dialogue se fait dans la société, ouvert, inclusif, en phase avec le Hirak (mouvement de contestation) pour faire aboutir ses revendications légitimes, aller vers la nouvelle République", a-t-il ajouté.

Une commission de suivi mise en place lors de la rencontre va travailler sur les différentes feuilles de routes proposées, afin d’établir un plan consensuel de sortie de crise.

"La force du pouvoir réside en notre division. Il y a nécessité de se retrouver autour d’une table et de renforcer les points que nous partageons et de trouver des compromis au reste", a déclaré Abdelouahab Fersaoui, président du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ).

Vendredi, les Algériens ont manifesté à nouveau massivement contre le régime dans le centre d’Alger, au lendemain de l’entrée du mouvement de contestation inédit dans son 7e mois.

Les autorités ont chargé une "Instance de dialogue" de consultations en vue de définir les modalités d’une présidentielle, mais elle est rejetée par la contestation.

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