Algérie: nouvelle manifestation à Alger contre un quatrième mandat de Bouteflika

Les opposants à un quatrième mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika ont organisé, samedi dans le centre de la capitale, une nouvelle manifestation. Il s’agit de la deuxième manifestation organisée en une semaine par le mouvement  »Barakat » (ça suffit), constitué tout récemment par des activistes de la société civile opposés à un nouveau mandat du président sortant.

Toujours au centre ville, des manifestants du Front du refus, composés notamment de SOS Disparus et de la Coordination des familles des disparus, ont manifesté également pour réclamer le boycott des présidentielles du 17 avril prochain.

Le 6 mars, le mouvement a organisé un rassemblement similaire, rapidement dispersé par les forces de l’ordre, interpelant des journalistes et des militants du mouvement.

Dans une déclaration rendue publique, Amnesty International avait dénoncé la "nouvelle vague de répression de la liberté d’expression" en Algérie, estimant que cette attitude "augure mal" de l’élection présidentielle du 17 avril prochain.

Les arrestations de manifestants pacifiques, depuis le début du mois de mars, montrent que les autorités "ne tolèrent pas que l’on puisse oser réclamer des réformes et s’opposer à la décision du président (Bouteflika) de briguer un quatrième mandat à la tête de l’Etat", souligne l’ONG.

La violente répression de cette manifestation a été énergiquement condamnée par la classe politique, la société civile et des candidats à la présidentielle, qui ont défendu le droit des citoyens d’exprimer librement leurs opinions.

La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a estimé que "le comportement du pouvoir indique que ce dernier se considère en état de guerre contre la population algérienne et qu’à ce titre l’union la plus large doit se concrétiser pour débarrasser le pays des clans, quels qu’ils soient, qui entraînent le pays à la dérive".

Le président Bouteflika (77 ans) a été victime, fin avril 2013, d’un AVC, qui a nécessité son hospitalisation pour près de trois mois en France où il est retourné, à la mi-janvier dernier, pour un contrôle de routine au Val-de-Grâce.

Convalescent depuis ce malaise, le chef de l’Etat algérien a fait plusieurs apparitions publiques en recevant des hôtes étrangers ou des membres de son gouvernement, en particulier le Premier ministre Abdelmalek Sellal, devenu jeudi directeur de campagne du président Bouteflika, et le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major, le général Ahmed Gaid Salah.

Cependant, il ne s’est jamais exprimé en direct. La dernière fois où il a tenu un discours politique en public remonte au mois de mai 2012 dans la ville de Sétif, dans lequel il avait fait allusion au nécessaire renouvellement des élites en Algérie. Sa candidature a déclenché des manifestations de protestation contre cette décision. Outre le président Bouteflika, cinq candidats sont en lice pour le scrutin du 17 avril.

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