Algérie : le principal parti islamiste boycottera la réunion du Parlement

Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) boycottera mardi la session parlementaire convoquée après la démission du président Abdelaziz Bouteflika et chargée de confier son intérim au président de la Chambre haute, annonce lundi le principal parti islamiste algérien.

Les parlementaires de l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse) et du Conseil de la Nation, se réuniront ensemble mardi, une semaine après la démission, sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée, de M. Bouteflika après 20 ans au pouvoir.

Ils doivent constater la "vacance" de la présidence de la République et confier l’intérim de 90 jours à Abdelkader Bensalah, président de la Chambre haute depuis 2002, comme le prévoit la Constitution.

Mais les manifestants, qui réclament depuis un mois et demi le départ de l’ensemble du "système" au pouvoir, refusent que des personnalités de l’appareil mis en place par M. Bouteflika gèrent sa succession, en tête desquels M. Bensalah.

Ils réclament un processus de transition hors du cadre constitutionnel, notamment avec la mise sur pied d’institutions ad hoc, à même de procéder à des réformes garantissant une présidentielle équitable.

"Participer à la réunion (parlementaire) équivaut à valider la désignation d’Abdelkader Bensaleh comme chef de l’Etat par intérim, or c’est une position contraire aux revendications du peuple", explique Abderrazak Makri, président du MSP, dans un communiqué reçu par l’AFP.

Selon la Constitution, le président du Conseil de la Nation doit transmettre, avant l’expiration du délai de 90 jours, le pouvoir à un nouveau président de la République élu entretemps au suffrage universel.

M. Makri rappelle que le MSP ne s’oppose pas à la mise en place du processus d’intérim prévu par la Constitution si sont mises en oeuvre des réformes politiques "à même de garantir des élections libres et équitables".

Se définissant comme modéré et se réclamant des Frères musulmans, le MSP a fait partie pendant près de dix ans de la coalition soutenant le président Bouteflika, avant de rompre en 2012.

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