Algérie: le ministère de l’Education cède à la pression de la rue et renonce à réduire la durée des vacances d’hiver

Le ministère de l’Éducation nationale algérien a renoncé à réduire la durée des vacances scolaires d’hiver, après les violentes protestations des élèves contre cette mesure.

Surprise par l’ampleur de ce mouvement de protestation qui s’amplifie de plus en plus, la ministre de l’Education, Nouria Benghebrit, a décidé, mardi, de revenir à l’ancien calendrier qui accorde aux élèves 15 jours de vacances d’hiver au lieu de 10 jours, comme elle est revenue, auparavant, sur sa décision de réduction des épreuves du baccalauréat à la suite d’une contestation similaire.

Dans un communiqué publié sur son site Internet, le ministère indique que le calendrier des vacances d’hiver a été réaménagé. Elles débuteront, ce mardi 20 décembre, pour se terminer le 8 janvier 2017. Du coup, les élèves, au lieu de dix jours seulement, se retrouvent avec un repos de dix huit jours, soit plus que les quinze jours habituels.

A la veille de la rentrée scolaire, le ministre avait assuré que les vacances d’hiver ne seront cette année que de dix jours. Elles devaient avoir lieu du 22 décembre au 2 janvier, soit d’une durée de dix jours. Mieux, il y a quelques jours, la ministre avait affirmé qu’il n’était pas question de revenir sur ce nouveau calendrier.

Mais, la mobilisation des lycéens a fait plier la tutelle. Depuis dimanche, les élèves ont investi les rues dans plusieurs villes du pays pour protester contre le rétrécissement de ces vacances. Leur contestation a même provoqué dans certaines villes, des échauffourées violemment réprimées par la police.

En réaction, la ministre a expliqué que les vacances d’hiver n’ont pas été écourtées de manière "anarchique", mais sur la base d’une étude comparative entre l’Algérie et d’autres pays afin d’adapter les vacances scolaires aux critères internationaux, affirmant qu’"il n’est pas question de revenir sur cette décision prise dans l’intérêt des élèves et des enseignants".

C’est la deuxième fois que la même ministre est contrainte à faire machine arrière concernant ses réformes, après sa décision de revenir à l’ancien calendrier du bac avec des épreuves se déroulant en cinq jours au lieu de trois, en application des recommandations de la conférence nationale sur l’éducation.

La presse avertit contre "des cafouillages à répétition au ministère de l’Education qui sont, à l’évidence, révélateurs d’un malaise profond, donnant l’impression que la ministre a perdu totalement la main dans la gestion des affaires de département". Des internautes affirment n’avoir pas compris l’attitude du ministère qui cède facilement à la pression de quelques lycéens.

La reculade du ministre rappelle également la pirouette du gouvernement qui a décidé de modifier la controversée réforme de la retraite, après une série de grèves observées à l’appel d’un collectif de syndicats contre cette mesure prise sous l’effet de la crise économique qui étrangle le pays.

(Avec map)

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