Algérie: le défenseur des droits de l’Homme Kamel Eddine Fekhar en grève de la faim (avocat)

Le défenseur des droits de l’Homme algérien, Kamel Eddine Fekhar, a entamé, lundi, son septième jour de grève de la faim pour dénoncer sa détention "arbitraire" qui dure depuis plus d’un an, a indiqué son avocat.

"Il est très fatigué et son état de santé se détériore chaque jour davantage", a averti Me Salah Dabouz, cité par les médias locaux.

Ex-responsable du bureau de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), Kamel Eddine Fekhar a été arrêté après les violences ethniques meurtrières ayant secoué la ville de Ghardaïa en juillet 2015. Il est accusé notamment "d’incitation à la haine et la violence", "d’atteinte à la sûreté de l’État et à l’unité nationale". "Il risque au moins vingt ans de prison. Ça peut arriver jusqu’à la perpétuité", a fait savoir son avocat qui relève que son client fait les frais d’un procès politique décidé par des hauts responsables de l’Etat.

"Si on veut le condamner pour ses revendications politiques, qu’on le juge pour cela", estime Me Salah Dabouz, qui n’a pas échappé pour sa part aux foudres de la justice algérienne puisque il a été placé, en juillet dernier, sous contrôle judiciaire, suite à ses critiques concernant les conditions d’incarcération dans la maison d’arrêt de Ghardaia.

Selon Me Dabouz, Kamal Eddine Fekhar craint de subir le même sort que le journaliste Mohamed Tamalt , décédé en décembre dernier à Alger, après une longue grève de la faim observée pour protester contre les conditions de sa détention, après sa condamnation à une peine de deux ans de prison ferme pour "outrage à corps constitué" et "atteinte aux symboles de l’Etat", suite à des articles publiés sur sa page Facebook et son blog.

En mars dernier, la famille Fekhar a saisi le SG de l’ONU dans l’espoir qu’il intercède auprès du gouvernement algérien pour obtenir la libération de leur fils arrêté "arbitrairement", au lendemain des affrontements intercommunautaires d’une rare violence entre Arabes et Amazighs, faisant au moins 22 morts et des dizaines de blessés.

Amnesty international avait demandé aux autorités algériennes "d’enquêter de manière prompte et impartiale sur ces incidents, ainsi que sur la réponse des forces de sécurité dans le cadre des affrontements".

L’organisation internationale a également appelé les autorités à "briser le cycle de la violence dans la région de Ghardaïa en déployant les efforts nécessaires pour protéger les personnes avec équité".

(Avec MAP)

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