Algérie: le FFS accuse le pouvoir d’exploiter la crise économique pour « effrayer la population »

Le Front des forces socialistes (FFS), le vieux parti de l’opposition en Algérie, a accusé le pouvoir, « en panne de vision et d’un projet d’avenir », d’exploiter la crise économique actuelle « pour effrayer la population ».

"La crise politique, économique et sociale ne date pas d’aujourd’hui. Elle est la résultante de la faillite de toutes les politiques prônées par le pouvoir, depuis l’Indépendance et de son obstination à maintenir le statu quo et le rejet de toute alternative crédible", dénonce le parti dans un communiqué publié samedi au terme de la tenue de son conseil national.

"C’est une contrevérité que de prétendre que la crise économique et financière actuelle est la conséquence exclusive de la chute des revenus pétroliers", note le FFS pour qui le pouvoir est "en panne d’une vision et d’un projet d’avenir".

Le FFS estime que ce dernier est "en train d’exploiter l’aspect économique d’une crise multidimensionnelle pour faire peur à la population et neutraliser toute aspiration politique au changement pacifique et démocratique du système" en "imposant des mesures d’austérité qui menacent les acquis sociaux des Algériennes et des Algériens".

Pour sa part, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition), s’en est pris au gouvernement auquel il reproche son "amateurisme".

Le président du parti, Mohcine Belabbas, qui intervenait vendredi lors du conseil national de son parti, a relevé que les mesures décidées par le gouvernement consistant à augmenter les taxes sur les produits pétroliers "entraîneraient une cascade d’augmentations des prix sur la production de biens manufacturés et agricoles ainsi que sur les transports.

Pour le président du RCD, "le pire n’est pas à écarter" avec la précarisation accrue des couches sociales les plus vulnérables. L’Algérie s’apprête à traverser une crise économique majeure. Les caisses de l’Etat commencent à se vider et les finances publiques connaissent une période de "vaches maigres" des suites de la chute drastique du prix du pétrole, ce qui aurait certainement une incidence sur la valeur des exportations algériennes et les réserves de change du pays.

Selon des données fournies par la banque centrale, les réserves de devises de l’Algérie, plombées par l’effondrement du pétrole, se sont contractées de plus de 34,2 milliards de dollars à fin juin 2015, soit une baisse de 18 % par rapport à la période correspondante de l’année passée.

L’Algérie tire l’essentiel de ses revenus de devises des exportations du pétrole et du gaz, qui subissent le contrecoup de la chute brutale des cours mondiaux.

D’après le Fonds monétaire international, le pays a besoin d’un baril de plus de 110 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, désormais dans une situation critique. Des projections officielles estiment qu’avec une moyenne de 50 dollars le baril, les réserves en devises chuteront à 9 milliards de dollars dans quatre ans, contre quelque 200 milliards en 2012.

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