Algérie: la démission de Bouteflika, « épilogue affligeant d’un immense gâchis » (Benflis)

Ali Benflis, ancien Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika devenu un de ses principaux opposants, a estimé que la démission du président la veille constituait "l’épilogue affligeant de deux décennies d’un immense gâchis", tout en saluant le rôle de l’armée.

Cette démission "représente l’épilogue affligeant de deux décennies d’un immense gâchis", dit dans un communiqué M. Benflis, qui fut Premier ministre de M. Bouteflika de 2000 à 2003, avant de rompre et de se présenter sans succès contre lui en 2004, puis en 2014.

"Nos concitoyennes et nos concitoyennes (…) ont été les artisans d’une révolution populaire pacifique qui nous a restitué notre fierté nationale et fait l’admiration du monde", se réjouit M. Benflis, qui félicite "le peuple algérien pour sa grande victoire démocratique" avant de rendre un hommage appuyé à l’armée.

"Si le peuple lui-même a été l’artisan de sa révolution démocratique, l’armée (…) a aidé à l’aboutissement apaisé, serein et pacifique de sa toute première phase", estime-t-il.

En renonçant à un 5e mandat, dont la perspective a précipité les Algériens dans la rue, M. Bouteflika avait reporté sine die la présidentielle prévue le 18 avril et promis des "réformes profondes" pendant une période de transition d’une durée indéterminée, au cours de laquelle il resterait au pouvoir, au-delà de la fin de son mandat.

Sous la pression conjuguée de la rue, puis de l’armée qui avait fait savoir que la solution à la crise passait par son départ, il avait lundi annoncé son intention de démissionner avant la fin de son mandat le 28 avril.

Mais, défiant son autorité, l’armée a finalement exigé mardi son départ "immédiat".

Chargé de l’intérim, le président du Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah a désormais 90 jours pour organiser une présidentielle et remettre le pouvoir au nouveau président élu.

"La préparation de cette échéance représente la première épreuve de vérité pour la refondation et la reconstruction du nouveau système politique national. C’est d’elle que dépend un bon ou un mauvais départ", souligne M. Benflis, alors que les contestataires rejettent l’organisation d’un scrutin avec les hommes-clés de l’ancien "système" -dont fait partie M. Bensalah- aux commandes.

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