Algérie: des réformes politiques sur fond de division de la classe politique pour l’année 2011

Algérie: des réformes politiques sur fond de division de la classe politique pour l
Annoncées en grande pompe, dans le sillage du +printemps arabe+ et la montée des voix appelant au changement, ces réformes ont suscité remous et polémiques parmi les partis politiques dont bon nombre les a rejetées en estimant qu’elles " sont vidées de leur substance".

Ces réformes qui ont concerné la loi sur les partis politiques, la loi sur le régime électoral, la loi organique définissant les cas d’incompatibilité avec le mandat parlementaire, l’élargissement de la représentation des femmes dans les assemblées élues, le code de l’information et la loi sur les associations, ont été validées par les deux principaux partis de la majorité en l’occurrence le Front de Libération Nationale (FLN) et le Rassemblement National Démocratique (RND) en plus de députés indépendants.

Si le FLN et le RND se sont réjouis de ces réformes, le reste des partis politiques est "déçus" par l’adoption de ces textes sans la prise en compte de leurs propositions, comme en témoigne le boycott des uns et l’abstention des autres lors des séances de vote de ces projets de lois.

Pour le Front des Forces Socialistes (FFS-opposition), "à travers les lois adoptées par l’Assemblée populaire nationale (APN- Chambre basse du Parlement), le pouvoir vise à fermer davantage le champ politique et à renforcer son contrô le sur les partis en vue de leur normalisation".

Même son de cloche chez le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD-opposition) qui estime que ces projets de lois "signent la volonté de réintroduire les méthodes du parti unique dans la vie politique".

Les autres formations politiques ont à leur tour décrié ces réformes à l’image du Parti des Travailleurs (PT) qui a appelé à une deuxième lecture de ces réformes ou encore le Front national algérien (FNA) qui a plaidé pour la Constituante.

"Ces réformes – réduites à leur plus simple expression par des députés de la majorité présidentielle – ne valaient que par l’effet d’annonce. C’était une mesure de distraction de l’opinion publique pour gagner du temps. C’était une profession de foi à l’intention des puissances occidentales pour se prémunir contre leurs nuisances", résuma le politologue Mohamed Chafik Mesbah.

"Les analystes ont vite fait de constater que les réformes projetées, pour aussi intéressantes qu’elles auraient pu être, n’étaient pas annonciatrices d’une remise en cause profonde du système. C’est à dire d’une transition démocratique réelle. C’étaient juste des mesures palliatives pour franchir le gué. Même ces mesures palliatives, au demeurant, ont été vidées de leur substance par les députés de la majorité présidentielle", avait-il relevé dans un entretien publié récemment par le journal algérien +Tout Sur l’Algérie+.

Aucun projet de loi des réformes adoptées n’a échappé à la critique voir le rejet des corporations concernés. Les journalistes ont critiqué la loi sur l’information, les ONG ont dénoncé la loi sur les associations et les partis politiques ont décrié la loi sur les partis et même les autres textes.

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