Algérie : des magistrats démentent « agir sur injonctions »

Le Syndicat des magistrats algériens a rejeté samedi les accusations portées contre la corporation alors que la justice algérienne a lancé des enquêtes notamment sur des faits de corruption visant des hommes d’affaires et des hauts responsables de l’Etat.

Le Syndicat national des magistrats (SNM) dément "n’agir que sur injonction", a-t-il indiqué dans un communiqué diffusé par l’agence de presse officielle APS.

C’est le premier communiqué signé du nouveau président du SNM, Issaâd Mebrouk, un des premiers magistrats à avoir rejoint le mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis le 22 février et réclame le départ de l’ensemble des figures du "système" au pouvoir ainsi que le jugement des personnes corrompues.

Certains observateurs craignent que les enquêtes de la justice ne soient des leviers de "purge interne" pour servir les intérêts de "certains clans", tout en étant utilisées par les hommes au pouvoir pour apaiser les manifestants qui dénoncent les liens entre des hauts responsables de l’Etat et des "oligarques" ayant fait fortune grâce à des contrats publics.

Le Parquet d’Alger avait assuré fin avril n’avoir subi "aucune pression" pour engager des poursuites principalement contre des personnes réputées proches de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Le syndicat des magistrats dénonce "le recours, de plus en plus répété, de nombreuses parties officielles et non-officielles, à la présentation d’une image stéréotypée d’une justice n’agissant que sur injonction".

Les magistrats "refusent" d’être considérés "comme un appareil qui n’entre en action que sur ordre ou sur convocation" et précisent qu’ils "se tiennent à équidistance de toutes les catégories sociales".

Le SNM assure qu’il garantira, aux magistrats, "le soutien matériel et moral face à toute atteinte (…) à leur intégrité et à leur indépendance, en se constituant partie civile".

Jeudi, la secrétaire générale du petit Parti des Travailleurs (PT) algérien a été écrouée à l’issue de son audition par la justice militaire dans le cadre d’une enquête pour complots contre l’Etat et l’armée visant le frère et ancien puissant conseiller de l’ex-président.

Son incarcération a été dénoncée par des partis politique et montre selon une association citoyenne que "la volonté du pouvoir réel, incarné par le chef d’état-major, est de faire passer de force son agenda consistant à maintenir le système" en place.

Cette association fait référence au général Ahmed Gaïd Salah, chef de l’armée et homme fort de facto du pays depuis qu’il a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission le 2 avril dernier.

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