Algérie: des journalistes interpellés lors d’une manifestation contre la candidature de Bouteflika

Plusieurs journalistes et des militants des droits de l’homme ont été interpellés, samedi à Alger, par les forces de l’ordre lors de la manifestation contre la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat.

Des dizaines de personnes se sont rassemblées, dans la matinée, à proximité de la Grande Poste, au cœur de la capitale à la fin de la célèbre rue commerçante de Didouche Mourad, pour protester contre la présentation du président Abdelaziz Bouteflika au scrutin du 17 avril prochain.

Les forces de l’ordre sont intervenues, de manière musclée, pour disperser ce sit-in, au cours duquel des manifestants ont brandi des t-shirts avec l’inscription "Non au 4ème mandat".

Plusieurs participants ont été violemment interpellés, avant d’être embarqués de force dans les fourgons de la police, déployée en grand nombre non loin du lieu du rassemblement.

Des opposants au 4ème mandat, qui avaient tenté de se rassembler le week-end dernier dans un quartier périphérique de la capitale, ont appelé à cette nouvelle manifestation via les réseaux sociaux.

Il convient de signaler que les autorités interdisent toutes sortes de manifestations ou de rassemblements dans la ville d’Alger, quelle que soit l’appartenance ou la qualité de la partie organisatrice.

La présidence de la République algérienne a annoncé, samedi dernier, que M. Bouteflika, très bientôt 77 ans, briguera un quatrième mandat lors de la prochaine élection.

Au pouvoir depuis 1999, M. Bouteflika a été victime fin avril 2013 d’un "mini-AVC", qui a nécessité son hospitalisation pour près de trois mois en France où il est retourné, à la mi-janvier dernière, pour un contrôle de routine au Val-de-Grâce.

Convalescent depuis ce malaise, le chef de l’Etat algérien a fait plusieurs apparitions publiques en recevant des hôtes étrangers ou des membres de son gouvernement, en particulier le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le vice-ministre de la Défense et chef d’état-major, le général Ahmed Gaid Salah.

Cependant, il ne s’est jamais exprimé en direct. La dernière fois où il a tenu un discours politique en public remonte au mois de mai 2012 dans la ville de Sétif, dans lequel il avait fait allusion au nécessaire renouvellement des élites en Algérie.

En début de semaine, trois principaux partis d’opposition ont appelé les citoyens "à boycotter massivement" ce scrutin, "au regard des dangers qu’il représente pour l’avenir du pays".

Dans un communiqué commun, les chefs du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, centre-gauche), du Mouvement pour la société de la paix (MSP) et du mouvement Ennahda, tous deux islamistes, ont également invité "les candidats à se retirer de cette tromperie électorale dont les résultats sont connus d’avance en l’absence de conditions de transparence et de neutralité".

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