Algérie: début de vote en France sur fond de rejet massif

La campagne électorale pour la présidentielle prévue jeudi en Algérie, afin de remplacer l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika, a pris fin dimanche après trois semaines marquées par un rejet massif du scrutin par la population.

Les cinq prétendants ont eu le plus grand mal à faire passer leur message face au "Hirak", le mouvement de contestation qui ébranle l’Algérie depuis le 22 février, au point qu’il est difficile de désigner un favori.

Vendredi encore, des foules immenses ont défilé à Alger et dans le reste du pays contre le pouvoir et la présidentielle de jeudi, en criant à l’unisson "Makach (pas de) vote".

Vote en France sous tension

Le vote de l’importante communauté algérienne à l’étranger a débuté dès samedi.

En France, il s’est ouvert sous tension avec des manifestations devant les consulats de plusieurs villes françaises, notamment à Paris.

Devant le consulat d’Algérie, dimanche dans la capitale, les rares électeurs sont escortés un à un par les policiers. Certains ont la tête dissimulée. Les fourgons sont placés devant l’entrée du bâtiment de sorte que les électeurs ne soient pas vus et photographiés. Des protestataires leur crient "vendus", selon un témoin.

Avec des cartons rouges, les Algériens présents devant plusieurs consulats d’Algérie à Paris, notamment à la place de la Nation et à Bobigny, l’un des plus importants consulats en France, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et contre l’élection présidentielle, qui a débuté officiellement aujourd’hui, samedi 7 décembre, et s’étalera jusqu’au 12 décembre.

La diaspora algérienne revendiquent « un changement radical du régime politique, seul à même de garantir une transition démocratique et un processus constituant souverain, hors du contrôle des figures et des institutions policières du système autoritaire imposé au peuple depuis 1962« .

Selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, le fichier électoral compte 24.474.161 électeurs, dont 914.308 inscrits à l’étranger.

Aucun sondage public n’est disponible en Algérie pour évaluer la possible participation au scrutin, mais l’abstention, longtemps vue comme l’unique voie de contestation d’un régime figé, était déjà forte lors des précédentes élections

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