Algérie : arrestation d’un célèbre vétéran de la guerre d’indépendance

Un célèbre vétéran algérien de la guerre d’indépendance contre la France, Lakhdar Bouregaâ, a été arrêté samedi à Alger, ont annoncé dimanche plusieurs médias algériens.

Ancien commandant de l’Armée de libération nationale lors de la guerre contre la France, Lakhdar Bouregaâ a été arrêté à son domicile à Hydra, un quartier huppé sur les hauteurs d’Alger, selon son petit-fils, Imad Bouregaâ.

Le vétéran de 86 ans, qui est de toutes les manifestations depuis la chute le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, a été emmené "dans une caserne des +services de renseignements+", dans le quartier voisin de Ben Aknoun, a précisé Imad Bouregaâ dans un entretien avec le site d’informations DZVID.

Selon le quotidien francophone Liberté, M. Bouregaâ "a pu joindre ses enfants pour les alerter sur son arrestation" sans pouvoir indiquer où il "se trouvait".

Cette arrestation a suscité une vague d’indignation dans le pays, notamment sur les réseaux sociaux. Le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d’opposition d’Algérie, dont Lakhdar Bouregaâ, est l’un des membres fondateurs depuis 1963, a exprimé sa "colère" et sa "consternation" après son arrestation. L’arrestation de M. Bouregaâ "constitue un grave dérapage", ont déclaré une dizaine d’universitaires dans le texte d’une pétition pour sa libération, postée sur Facebook par Fodil Boumala, militant des droits humains.

Si les motifs de l’arrestation restent inconnus, Imad Bouregaâ affirme que son grand-père a été interpellé en raison de "ses déclarations contre le général Ahmed Gaïd Salah", devenu de facto l’homme fort du pays depuis que la contestation a poussé M. Bouteflika à la démission.

Le vétéran aurait accusé le général de vouloir imposer "son" candidat lors d’un éventuel futur scrutin présidentiel, selon Imad Bouregaâ.

Le général Gaïd Salah est critiqué pour son rejet des revendications de la contestation qui réclame notamment la mise en place d’institutions ad hoc, chargées de réformer l’Algérie, d’élaborer un nouvelle Constitution puis d’organiser une élection présidentielle. Il a réitéré mercredi n’avoir aucune ambition politique tout en réaffirmant implicitement que l’armée resterait aux commandes tant qu’un nouveau président ne serait pas élu. Mais des figures de la contestation et des observateurs s’inquiètent d’une possible instrumentalisation de la justice au profit de luttes de clan au sommet.

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