Algérie: Madani Mezrag annonce la création d’un parti islamiste

Le chef de l’Armée islamique du Salut (AIS), ancien bras armé du Front Islamique du Salut (FIS, dissous), Madani Mezrag, a annoncé samedi qu’il allait déposer une demande pour la création d’un nouveau parti politique, dans l’idée de participer aux législatives de 2017.

L’AIS créée en 1993 et dont des milliers de membres ont déposé les armes dans le cadre de la politique de réconciliation nationale du président Abdelaziz Bouteflika "a décidé de se transformer en mouvement politique ouvrant ses portes à tous les Algériens", a expliqué au quotidien El-Khabar l’ancien chef de maquis dont la tête fut mise à prix pendant plusieurs années, avant d’être gracié.

Le FIS, qui militait pour l’instauration d’une République islamique en Algérie, a été dissous en 1992 en appelant à la lutte armée après la décision du régime d’annuler les résultats des législatives qu’il venait de remporter.

"Le Front Algérien pour la Réconciliation et le Salut (FARS) va déposer son dossier d’agrément au ministère de l’Intérieur et organisera son congrès constitutif en invitant les anciens dirigeants du FIS à ces assises", a poursuivi Madani Mezrag.

Cette annonce a provoqué la consternation dans les milieux anti-islamistes, nombreux à s’exprimer sur les réseaux sociaux et à dénoncer cette "farce", calembour de FARS, l’acronyme du parti envisagé.

Madani Mezrag, 56 ans, père de 10 enfants, a pris le maquis en 1992. Il a reconnu l’année dernière sur une chaîne de télévision avoir tué de ses mains un soldat et ordonné de nombreuses embuscades contre les forces de sécurité. Il a en revanché nié l’implication de l’AIS dans les massacres et les meurtres de civils, les attribuant à son rival d’alors, le Groupe Islamique Armé.

En 1997, il a conclu une trêve avec l’armée qui s’est traduite par la reddition de 4.000 hommes, tous amnistiés.

Des juristes cités samedi dans la presse algérienne se montraient dubitatifs sur la possibilité de créer le nouveau parti car la charte "pour la paix et la réconciliation nationale" ne permet pas la création, par toute personne impliquée dans les violences de la décennie noire algérienne, d’un parti politique.

Il faudrait dans ce cas une décision du président de la République, traduite par une modification de la loi.

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