Algérie : Le FMI met en garde contre les impacts inflationnistes des nouvelles mesures économiques

Le Fonds Monétaire International (FMI) a mis en garde contre les répercussions des nouvelles mesures économiques adoptées par les autorités algériennes sur les déséquilibres et le taux d’inflation dans le pays.

Le FMI "considère que le nouveau dosage de politique économique à court terme est risqué et pourrait entraver la réalisation des objectifs" des autorités de stabiliser l’économie et promouvoir une croissance plus durable et plus inclusive, souligne un communiqué publié à l’issue d’une récente visite en Algérie d’une équipe des services du Fonds, dirigée par Jean-François Dauphin.

Il relève que les nouvelles mesures risquent d’aggraver les déséquilibres, accentuer les tensions inflationnistes et accélérer la perte de réserves de changes, et en conséquence, "il se peut que l’environnement économique ne devienne propice ni aux réformes, ni au développement du secteur privé".

Le FMI indique que l’Algérie reste confrontée à des défis importants, posés de la baisse des prix du pétrole il y a quatre ans, ajoutant qu’en dépit d’un ajustement budgétaire important en 2017, les déficits budgétaire et du compte courant extérieur demeurent élevés.

"Si les réserves restent abondantes, elles ont diminué de 17 milliards de dollars, pour atteindre 96 milliards de dollars (hors DTS)", fait observer le communiqué, rappelant que l’activité économique globale a ralenti, bien que la croissance hors du secteur des hydrocarbures soit restée stable.

L’institution de Bretton Woods explique que face au choc pétrolier, les autorités ont consolidé les finances publiques en 2016-2017, soulignant que la consolidation budgétaire est nécessaire pour ajuster le niveau des dépenses au niveau réduit des recettes, mais elle peut se faire à un rythme régulier sans recourir au financement monétaire de la banque centrale.

"Il s’agit de recourir à un large éventail d’instruments de financement, notamment l’émission de titres de dette publique au taux du marché, des partenariats publics-privés, des ventes d’actifs et, idéalement, d’emprunts extérieurs pour financer des projets d’investissements bien choisis", recommande le FMI.

Il souligne que la consolidation devrait être menée, d’une part en augmentant les recettes non pétrolières à travers l’élargissement de l’assiette fiscale (réduction des exonérations et renforcement du recouvrement) et, d’autre part, en réduisant graduellement le poids des dépenses courantes dans le PIB et en réduisant les investissements tout en améliorant leur efficacité.

Selon le communiqué, une dépréciation progressive du taux de change combinée à des efforts visant à éliminer le marché parallèle des changes favoriserait aussi l’ajustement.

Tout en appelant la banque centrale à resserrer la politique monétaire si les tensions inflationnistes ne s’atténuent pas, il indique que si le choix est fait de continuer de monétiser le déficit, il conviendrait de mettre en place des sauvegardes robustes, notamment en plafonnant strictement le financement monétaire en volume et en durée, tout en lui appliquant un taux de marché.

"Quel que soit le dosage de politique économique des autorités, une masse critique de réformes structurelles est nécessaire pour promouvoir l’émergence d’une économie tirée par le secteur privé et diversifiée, et réduire ainsi la dépendance au pétrole et au gaz", poursuit la même source.

Et d’ajouter qu’il convient d’agir sans tarder sur plusieurs fronts pour simplifier la bureaucratie, améliorer l’accès au crédit, renforcer la gouvernance, la transparence et la concurrence, ouvrir davantage l’économie à l’investissement étranger, améliorer le fonctionnement du marché du travail et l’adéquation entre les emplois et les compétences, et favoriser l’emploi des femmes.

Pour accroître l’efficacité de la politique économique, les autorités doivent en renforcer le cadre, le FMI appelle les autorités algériennes de notamment continuer à renforcer la gestion des finances publiques, d’améliorer l’efficience des dépenses publiques, ainsi que de renforcer le cadre prudentiel et le dispositif de préparation aux crises.

La politique commerciale doit avoir pour objectif principal d’encourager les exportations plutôt que d’imposer des barrières non tarifaires aux importations, barrières qui créent de distorsions, précise la même source.

Atlasinfo avec MAP

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