Algérie: 3 à 6 mois de prison avec sursis pour une vingtaine d’Ahmadis

Une vingtaine de fidèles de l’ahmadisme, courant messianique minoritaire de l’islam, ont été condamnés mardi en Algérie à des peines de trois à six mois de prison avec sursis pour offense à l’islam et des infractions à la législation sur les associations, selon leur avocat.

Le Parquet avait requis le 29 mai six mois de prison avec sursis contre les 26 prévenus – 21 hommes et cinq femmes -, jugés à Akbou (environ 180 km à l’est d’Alger) pour offense aux préceptes de l’islam, gestion d’une association sans agrément et collecte d’argent sans autorisation.

L’essentiel des prévenus a écopé de trois mois d’emprisonnement avec sursis, a indiqué par téléphone à l’AFP leur avocat, Me Sofiane Ikken, qui avait plaidé la relaxe et dénoncé un "acharnement" contre les Ahmadis en Algérie.

Quatre hommes ayant exercé des responsabilités au sein du groupe ont été condamnés à six mois de prison avec sursis et quatre femmes ont été relaxées, tandis qu’un couple, qui ne s’était pas présenté à l’audience et a été jugé par défaut, a été condamné à six mois de prison ferme, a ajouté l’avocat.

"J’ai parlé à certains des condamnés qui ont décidé de faire appel", a déclaré Me Ikken, précisant qu’il allait consulter les autres rapidement.

Fondé dans le nord de l’Inde par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du XIXe siècle, l’ahmadisme (ou Ahmadiyya), qui se proclame tolérant et pacifique et revendique plus de 10 millions d’adeptes à travers le monde, a pris racine en Algérie à partir de 2007, quand une chaîne de télévision du mouvement a pu y être captée par satellite.

Estimés à environ 2.000 en Algérie, les Ahmadis sont depuis 2016 dans le collimateur des autorités qui ont arrêté et poursuivi près de 300 d’entre eux, dont l’essentiel a été condamné à des peines allant de 3 mois de prison avec sursis à 4 ans d’emprisonnement ferme.

L’islam est religion d’Etat en Algérie, où domine la doctrine malékite sunnite, mais la Constitution garantit la liberté de culte, sous réserve d’agrément des autorités pour le lieu de culte et le prédicateur.

Le code pénal algérien punit de trois à cinq d’emprisonnement "quiconque offense le prophète (…) et les envoyés de Dieu ou dénigre le dogme ou les préceptes de l’islam".

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