Algérie : 10 nouveaux dossiers de hauts responsables examinés par la justice

Les dossiers de dix responsables algériens de la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, dont son Premier ministre Ahmed Ouyahia, déjà incarcéré, et trois de ses ministres, ont été transmis mercredi à la Cour suprême dans le cadre d’une enquête pour corruption, selon le Parquet.

La Cour suprême est la seule juridiction compétente pour instruire les crimes et délits qu’auraient commis dans le cadre de leurs fonctions les membres du gouvernement, les walis (préfets) et certains hauts magistrats.

La Parquet d’Alger a transmis au procureur général de la Cour suprême "le volet relatif aux cadres et hauts fonctionnaires" du "dossier d’enquête préliminaire à l’encontre de Mahieddine Tahkout", influent homme d’affaires en détention préventive depuis le 10 juin, d’après un communiqué cité par l’agence officielle APS.

Ce volet vise dix personnalités dont M. Ouyahia, trois fois Premier ministre entre 2003 et 2019 du président déchu Bouteflika, qui a démissionné début avril.

Sont également visés Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme en poste depuis 2018 et ex-wali de Tissemsilt (170 km au sud-ouest d’Alger), Abdelghani Zaalane, ex-ministre des Travaux publics et des Transports (2017 et 2019) et Youcef Yousfi, ancien ministre de l’Industrie et des Mines (2017-2019).

Le communiqué du Parquet cite aussi quatre autres anciens walis, dont celui d’Alger Abdelkader Zoukh, et deux walis actuellement en poste.

Les faits qui leur sont reprochés ne sont pas précisés.

La justice a déjà inculpé 45 personnes dans cette affaire Tahkout, notamment pour blanchiment d’argent, transfert de biens obtenus par des faits de corruption à l’effet d’en dissimuler la source illicite, trafic d’influence et infractions aux règles des marchés publics.

Le Parquet avait récemment annoncé que 11 dossiers de personnalités relevant de la Cour suprême seraient transmis à cette juridiction.

Seules dix personnalités sont citées mercredi, mais M. Zaalane est visé pour des faits commis dans deux fonctions différentes (ministre et wali).

Mahieddine Tahkout, 56 ans, a fait fortune en obtenant, via des marchés publics, une large part du secteur du transport universitaire et urbain. Son groupe possède aussi l’un des plus importants réseaux de concessionnaires automobiles en Algérie –notamment des marques Hyundai, Opel, Chevrolet, Suzuki, Fiat, Jeep ou Alfa Romeo– et une usine d’assemblage de véhicules Hyundai.

MM. Ouyahia, Zaalane et Zoukh sont déjà inculpés dans une autre affaire de corruption, visant Ali Haddad, ancien puissant patron des patrons et PDG du n°1 privé du BTP en Algérie, bénéficiaire de gigantesques contrats publics.

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